« In, in-de, in-de-pendència » était le principal slogan d’un imposant « Concert pour la liberté », coordonné par l’organisme Òmnium Cultural, ce samedi 29 juin 2013 au Stade du Camp Nou de Barcelone. En présence de 250 journalistes étrangers accrédités, l’antre du Barça a accueilli 450 artistes, soit une soixantaine de groupes et plus de 90.000 spectateurs venus de l’ensemble des contrées de Catalogne, pour une cérémonie à ambition historique. Le pari semble tenu, dans le cadre du processus actuel vers un éventuel Etat catalan indépendant de l’Espagne. Cette mobilisation sans affichages de partis politiques a rappelé l’existence d’une lame de fond de la société civile sud-catalane, après la grande démonstration du 11 septembre 2012, lorsqu’une foule de 1,5 millions de personnes a réclamé l’indépendance dans les rues de Barcelone. Cette nouvelle démonstration devait mettre en évidence un désir de référendum sur l’indépendance, dont la mise en place en 2014, inacceptable pour Madrid, est préparée par une assemblée du « Droit à décider » constituée le 26 juin par le gouvernement catalan.
« Notre armée s’appelle culture, nos soldats sont chercheurs »
Les chanteurs emblématiques Lluís Llach, qui avait quitté la scène en 2007, Maria del Mar Bonet, les groupes Brams, Gossos, Companyia Elèctrica Dharma, ou encore le musicien nord-catalan Pascal Comelade, la Cobla de Cambra de Catalunya et les artistes Pau Alabajos et Cesk Freixas composaient l’affiche de cette séquence. Les interventions parlées, millimétrées en raison de l’abondance du programme, ont permis une déclaration de la ministre-conseillère de l’Enseignement du gouvernement catalan, Irere Rigau, évoquant une « nation millénaire » et souhaitant faire parvenir la « voix catalane » vers« l’Espagne, l’Europe et le monde ». Sur un autre ton, le chanteur du groupe Brams, Francesc RIbera, lançait : « notre armée s’appelle culture, et nos soldats sont professeurs, médecins et chercheurs ».
