La Clau
Artur Mas en appelle au « sens de l’Etat » des sud-Catalans

L’année 2014 s’annonce en Catalogne du Sud comme une possible charnière, 300 ans après la chute de Barcelone face aux troupes castillanes du roi bourbon Philippe V. Les faits de 1714 feront l’objet de grandes célébrations, précédées de l’habituelle manifestation barcelonaise du 11 septembre, organisée en 2013 sous forme de chaîne humaine géante. Cette idée est inspirée du procédé choisi en 1989 par la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie, anciennes républiques soviétiques devenues indépendantes. Auparavant, le 29 juin prochain, un concert pour l’indépendance sera organisé au Camp Nou, le stade du Football Club Barcelone, avec la participation du chanteur Lluís Llach. Les organisateurs de cet événement, Òmnium cultural et l’Assemblée Nationale de Catalogne, visent une médiatisation internationale du processus enclenché au Sud du massif des Albères.

Transformer le sentiment de pays en envie d’Etat

Le 27 avril, lors de la présentation des célébrations institutionnelles de 1714, le président du gouvernement catalan a prononcé un discours empreint de références à la vieille défaite. Artur Mas a engagé les 7,5 millions d’habitants du territoire à tirer leçon du passé : « si l’Histoire est écrite par les vainqueurs, devenons vainqueurs ». Le leader du mouvement pour l’indépendance a souhaité mettre fin au « conflit quasi-permanent » établi entre la Catalogne et le reste de l’Espagne, en accord avec la notion de « transition nationale« qu’il défendait dès 2011. Il a également invité les sud-Catalans, qu’il a estimé être dotés d’un « sens et d’un sentiment de pays », a évoluer vers le sens d’un ‘« Etat propre », avant d’assurer que les siens ont fait preuve de ce « sens de l’Etat » dans le « contexte espagnol pendant 300 ans ». L’année prochaine, un référendum sur la création d’un Etat catalan concrétisera les intentions de l’exécutif catalan, décrites comme un fait démocratique par la presse catalane mais présentées comme une « dérive souverainiste » par une large partie de la presse madrilène.

Partager

Icona de pantalla completa