La procédure entreprise depuis la semaine dernière par le gouvernement espagnol en vue d’une modification de la Constitution espagnole accumule les adversités en Catalogne du sud. En effet, ce projet qui consiste à plafonner le déficit public est ressenti comme un frein à l’autonomie financière catalane, selon le sentiment partagé par la puissante fédération centriste Convergence et Union. Cette semaine, cette force politique, à la tête du gouvernement de Catalogne, s’est plusieurs déclarée ouvertement vexée par la stratégie du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) et du Partido Popular (PP), que ne l’ont pas associée à la réflexion générale. En point d’orgue, le président catalan, Artur Mas, a déclaré ce jeudi « La Catalogne et l’Espagne seront de plus en plus séparées », dans le cas où les partis cités ne prennent pas en compte une série d’amendements catalans à la réforme constitutionnelle. Selon M. Mas, qu’il s’est exprimé le siège de la Generalitat de Catalunya, à Barcelone, la « distance émotionnelle va progresser » entre la Catalogne et l’État espagnol, sous la pression de « toutes ces impositions d’optique centraliste » qui limitent « l’autogouvernement » de la Catalogne. Selon lui, le PSOE et le PP ont travaillé secrètement, ce qui signifie « que l’on ne nous veut pas, que l’on nous exclut, que l’on se passe de nous« .
Cette prise de position est un nouveau signal de la possibilité intellectuelle d’une souveraineté catalane, exprimée par Mas via la formule « transition nationale », en décembre 2010. Elle a de quoi surprendre, car la terminologie de « transition » est habituellement employée en Espagne pour désigner la période située entre la mort du général Franco, en 1975, et les premières élections démocratiques, organisées en 1979 et en 1980. Surtout, l’actualité comporter un « Conseil National de Transition« , mis en place en vue de doter la Lybie d’une nouvelle structure politique postérieure au régime du général Kadhafi.