Le scandale moral et humanitaire visant le Club Dallas d’Agullana, à 3 km de la Jonquera, mis au jour le 20 février, comporte une suite qui révèle la complexité du milieu de la prostitution en Catalogne du Sud. En effet; l’arrestation de plusieurs membres d’un réseau de prostitution qui contraignait des prostituées roumaines à un rythme de travail effréné et à une surveillance quasi-carcérale, est suivie d’un retour de celles-ci au sein de cet établissement. Le 27 février, l’Agence Catalane d’Informations a confirmé ce fait, selon lequel 30 jeunes femmes à peine majeures, directement concernées par le traitement incriminé, ont regagné leur emploi, sans demander une quelconque assistance ou un accompagnement pour regagner leur pays d’origine, comme le proposaient les autorités policières. Le chef de l’unité des étrangers de la police nationale espagnole dans la province de Girona, Antonio Bragado, précise que la plupart de ces prostituées étaient parfaitement informées, lors de leur départ de Roumanie, de l’activité qu’elles exerceraient en Catalogne. La seule duperie était fondée, selon M. Bragado, sur la rémunération, plus faible que ne l’escomptaient ces professionnelles du sexe tarifé, convaincues de « devenir riches en trois mois ».
215 femmes concernées
L’opération menée par la police espagnole, permettant le démantèlement d’un réseau d’exploitation sexuelle de jeunes femmes roumaines, s’est soldée par l’arrestation de 19 personnes, dont deux donneurs d’ordres. Sept personnes ont été placées en détention dans le cadre de cette affaire qui a justifié un an d’enquête. Au total, 215 femmes ont fait l’objet d’un procédé questionnable, mais une ambiguïté troublante est soulevée du sujet du caractère subi de la situation.
