Le 18 octobre dernier, la ville d’Olot, dans la partie intérieure de la province de Girona, a découvert avec effroi la mort par empoisonnement d’une vieille dame pensionnaire d’une résidence spécialisé. La veille, un infirmier de 45 ans, Joan Vila, avait intentionnellement provoqué le decès de Paquita Gironès, âgée de 85 ans. Ce premier fait déclaré, survenu au sein du centre d’hébergement « La Caritat », a éveillé des soupçons, et le pire a été découvert. Dans la foulée de son arrestation, Joan Vila avait avoué l’assassinat de deux autres pensionnaires, mais la justice souhaite vérifier s’il ne s’agirait pas d’une série macabre bien plus longue. Les autorités judiciaires, lors d’une enquête menée en compagnie de la police catalane, les Mossos d’Esquadra, on déjà constaté les décès provoqués de ces deux victimes, par un auteur dont les méthodes dramatiques ont été couvertes jusque-là par une profession respectée, celle de technicien auxiliaire d’infirmerie de métier. Mais ce samedi, le tribunal d’instruction d’Olot a ordonné l’exhumation de huit autres personnes âgées décédées dans la résidence. En effet, l’infirmier, employé de La Caritat tous les week-ends et jours fériés, était étrangement présent lors du décès de huit personnes supplémentaires aux trois premières. Ce sont ainsi cinq hommes et trois femmes qui pourraient êtres décédés, selon la volonté de Joan Vila, dans certains cas incité par les pensionnaires eux-mêmes. Les exhumations se dérouleront ce lundi aux cimetières d’Olot, Sant Salvador de Bianya et Castellfollit, dans la région de la Garrotxa, voisine du Vallespir, avant un transfert vers l’institut médico-légal de Girona. Cette affaire inédite, située entre le crime et l’euthanasie, et une forme de tabou, ouvre un large débat, qui ne fait encore que débuter dans la société catalane, comme dans la société française.