La Clau
90 km/h en Pays Catalan? Le Conseil départemental doit décider

Le Premier ministre Edouard Philippe fait confiance aux présidents de Conseils départementaux. Jeudi 16 mai, il ne voyait aucun « inconvénient » à leur laisser modifier la limitation de la vitesse à 80 km/h, s’ils accompagnent le changement du plus « haut niveau de sécurité routière possible ». Cette liberté, selon un accès de décentralisation inédit, effraie à Perpignan. Dans un communiqué du 17 mai, la présidente du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, Hermeline Malherbe, estime que le gouvernement «se défausse sur les départements alors que le code de la route est fixé par l’Etat». Cette analyse surprenante revient à demander du jacobinisme et de la tutelle centrale, pour cause d’accoutumance à un système vertical et infantilisant, unique en Europe, qui économise l’autonomie de décision.

Des élus peu habitués à décider par eux-mêmes

« Je demande à mes services d’étudier les routes qui offrent la possibilité d’installer un séparateur central en béton. Cela permettrait de modifier le profil de la route et ainsi de les passer à 90 km/h avec une plus grande sécurité », nuance l’élue socialiste. Le même 17 mai, le président de l’Association des départements de France, Dominique Bussereau, a réclamé une cogestion du sujet avec les préfets, c’est-à-dire avec l’Etat, « pour faire de meilleurs choix ». La question des km/h, parfaitement sérieuse, place les élus non-étatiques face à leur niveau de compétences.

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