Depuis les élections municipales et communautaires de mars 2014, les intercommunalités sont dotées d’oppositions mieux définies, après plusieurs années de démocratie de consensus. A la Communauté de Communes Albères-Côte Vermeille -Illibéris (CCAV), cette évolution est vécue par le président, député et maire d’Argelès-sur-mer, Pierre Aylagas. En mai, l’intéressé était questionné par son opposant Lionel Nadal, premier maire-adjoint de Port-Vendres, sur l’embauche d’un directeur général des services directement issu de la mairie d’Argelès. Pierre Aylagas avait avoué sans être inquiété que la commission des recrutements n’existe «pas forcément». Mais des informations certifiées par une vidéo répandue sur les réseaux sociaux ont eu raison de ce faux-pas avoué, car le coopté a été démissionné 24 jours plus tard. Avec des moyens dérisoires, la diffusion de cette séquence a fait la différence.
Quand YouTube ne trompe pas
L’information évitant les médias prend sa place, comme l’a démontré en juillet dernier à Perpignan une simple vidéo YouTube. Les images d’un conducteur de deux-roues grillant un feu rouge à la barbe d’une police municipale passive ont mobilisé la presse et la préfecture des Pyrénées-Orientales. Ce principe joue encore en défaveur du président Aylagas, interpellé par Lionel Nadal lors du conseil communautaire de la CCAV, le 28 septembre. Une vidéo captée par un citoyen montre un échange vigoureux, car Port-Vendres redoute le déménagement vers Argelès du siège du Parc Naturel Marin du Golfe du Lion, déjà pertinent dans la première des deux villes. Mais la CCAV veut centraliser à Argelès. Sur le film, Lionel Nadal voit M. Aylagas «dépouiller ses voisins sans aucun scrupule» et lui lance «nous n’avons plus à être des sujets, des vassaux vis-à-vis de vous». Dans des propos habiles, son interlocuteur évoque un appel à candidatures, pour ledit siège, ouvert aux villes du littoral. Mais cette affirmation est contredite par un engagement antérieur.