La Clau
Visite polémique de Marine Le Pen en Andorre

Ce mercredi et ce jeudi, Marine le Pen a effectué, en Andorre, une visite privée source de polémique. La présidente du Front National (FN) s’est entretenue courtoisement, ce mercredi en milieu de journée, avec Rosa Ferrer, maire de la capitale du petit État des Pyrénées, Andorre-la-vieille. Ce passage, qui s’est déroulé en compagnie du vice-président du parti et candidat pressenti aux municipales de Perpignan, Louis Aliot, a comporté une entrevue de vingt minutes avec la première magistrate, dans l’enceinte de l’Hôtel de Ville. Diplomatie aidant, Mme Ferrer, secondée par son premier adjoint, Antoni Armengol a remis deux ouvrages culinaires andorrans, avec textes et photographies, à Mme Le Pen. La conversation a porté sur l’actualité du territoire, dont les deux coprinces sont, dans une continuité historique poussiéreuse, le président de la République française et l’évêque du diocièse sud-catalan d’Urgell, mitoyen du pays. Le système institutionnel d’Andorre, et ses récentes évolutions, qui débouchent sur la fin de la situation de paradis fiscal accélérée par Nicolas Sarkozy, lui-même en visite à Andorre-la-vieille il y a un an, ont jalonné le dialogue.

Mais l’ancien président social-démocrate andorran, Jaume Bartumeu, s’est exprimé sur cet épisode, ce jeudi, en le qualifiant de « dommageable ». Cet influent avocat, battu lors des dernières élections nationales, en avril dernier, est l’actuel leader de l’opposition au parlement andorran. Il affirme que la rencontre lui a « fait honte », et livre son décryptage, selon lequel la stratégie de dé-diabolisation et de quête de « respectabilité » du FN a comporté une étape stratégique en Andorre, où la candidate à la présidentielle de 2012 a été accueillie avec normalité. Les affaires politiques internes au pays comportent toutefois la récente démission de Rosa Ferrer du Parti Social-Démocrate (PS), et une rancoeur prévisible de M. Bartumeu a son égard.

L’Andorre fait partie des États du monde où le Front National revendique la présence d’adhérents. Il s’agissait ainsi, pour la numéro 1 de l’extrême droite française, d’alier le tourisme au pragmatisme, avant de regagner le Roussillon, pour y profiter du « soleil et de la plage ».

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