La Clau
Un carnaval anarchiste contre Marine Le Pen à Perpignan

Dans le cadre de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril, le dernier meeting de campagne de la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, se déroule ce jeudi 7 avril. La postulante, donnée à 21 % au premier tour et à 47 % au second selon le baromètre Ipsos-Sopra Steria publié ce lundi 4 avril, recevra ses supporters au Palais des expositions à partir de 18h30, avec “pass vaccinal non requis”, comme le précise le parti. Cette réunion sera suivie d’un rendez-vous privé, dans une résidence de particulier située dans une commune de la périphérie immédiate de Perpignan.

Des masques contre une “mascarade démocratique”

Le meeting d’extrême droite est l’occasion d’une riposte appelée “karnaval des esplanades”, ce même jeudi à partir de 17h30 sur la place des esplanades, proche de la citadelle de Perpignan. Cette marche carnavalesque et festive promet d’être “variée, bigarrée comme notre ville et à l’image de nos désirs”, précisent les organisateurs. Avec déguisements de rigueur, cette célébration pastiche vise les “représentant.e.s du pouvoir qui sabotent nos vies individuelles et collectives”.

Tous les candidats sont “invités”

D’obédience libertaire, les instigateurs de cette joyeuse mobilisation dénoncent une “mascarade démocratique”, fustigent les “grandes messes publiques de célébration d’une république moribonde” et critiquent une “démocratie autoritaire”. Leur affiche annonciatrice représente Jean-Luc Mélenchon (candidat  de gauche souverainiste), Valérie Pécresse (présentée par les Républicains), mais surtout Marine Le Pen et Louis Aliot (maire de Perpignan, membre du RN). La candidate est l’ennemi numéro 1 du groupe anarchiste organisateur : elle incarne “la riche héritière en cheffe, qui comme tou.te.s les bourgeois.es se croit partout chez elle”, soulignent avec virulence ces militants qui déplorent une “droitisation du monde”.

Louis Aliot dans la cible humoristique 

Comme les carnavals d’autrefois, lors desquels les personnalités politiques du territoire, dont Paul Alduy (maire de Perpignan de 1959 à 1993) étaient naturellement grimées, Louis Aliot sera présent par la voie de la transgression masquée lors de cette célébration d’un nouveau genre dans l’époque contemporaine. “Nous y convoquerons les personnalités qui nous dirigent, au premier rang desquelles le maire de Perpignan, Louis Aliot, figure proéminente du Rassemblement National. Ce procès sera l’occasion « d’huer en cœur nos fossoyeurs.ses”, insiste ce collectif carnavalesque perpignanais, qui invite les participants à crier, danser, “chanter sa colère” et “condamner les accusé.e.s”. Dans la tradition perdue à Perpignan, tout comme le roi carnaval qui doit être incinéré, cette “fête expiatoire” se conclura par un “procès des politiques qui portent atteinte à nos existences”.

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