La Clau
Soupçons de finances occultes au Partido Popular espagnol

L’actualité espagnole fragilise le Partido Popular (PP), aux commandes du gouvernement central, suite à la révélation d’un possible système de paiement de commissions occultes à ses dirigeants. La comptabilité assurée par les trésoriers Álvaro Lapuerta, de 1993 à 2008, puis Luis Bárcenas, en 2009, aurait comporté des versements irréguliers, selon deux informations publiées fin janvier par les quotidiens El Pais et El Mundo. Les secrétaires généraux et vice-secrétaires successifs du parti, dont l’actuel premier ministre Mariano Rajoy, mais aussi Rodrigo Rato, Jaime Mayor Oreja, Francisco Álvarez-Cascos, Javier Arenas, Ángel Acebes et María Dolores de Cospedal, notoirement connus en Espagne, seraient concernés. Le nom de M. Rajoy figure notamment sur un document comptable, associé à des paiements semestriels de 2.100.000 pesetas, devenant 12.600 euros à partir de 2002, ajoutés à une quantité fixe de 25.200 euros annuels.

Le Parti Socialiste demande la démission de M. Rajoy

Le 3 février, la commission des affaires internes du PP niait toute forme d’irrégularité financière, mais le secrétaire général du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE), Alfredo Pérez Rubalcaba, exigeait la démission de M. Rajoy, pour « incapacité ». En réponse, le vice-secrétaire général des Etudes et du programme du PP, Esteban González Pons, précisait que son parti, fort de 186 députés sur 350 au Congrès, dispose de la « légitimité suffisante » pour diriger l’Etat. M. González Pons a estimé que M. Rubalcaba « se trompe dans son empressement à vouloir gouverner de nouveau » alors que « les Espagnols demandent de l’unité et du sens commun », mais cette « affaire Bárcenas », bien enclenchée, occupe les esprits et s’accompagne d’un sondage inquiétant pour le Partido Popular. Celui-ci chuterait à 23,9 % des voix, contre 44,6% obtenus en 2011, selon El Pais, mais le PSOE passerait de 28,7% à 23,5%. Le système binaire classique serait remis en cause, tandis que les partis de gauche UPyD et IU bondiraient à 15,3 % et 13,6 %, contre 6,9 % et 4,7 % en 2011.

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