La Clau
Repas discret de Romain Grau, Carles Puigdemont et Artur Mas à Perpignan

Le mystère entoure le déjeuner partagé vendredi 9 octobre à Perpignan entre les anciens Présidents catalans Carles Puigdemont et Artur Mas, aux côtés du député Romain Grau. Les trois hommes ont rejoint un restaurant de très bonne tenue, proche du pont Joffre, vers 14h, tandis que le Président Quim Torra regagnait Barcelone pour y honorer ses rendez-vous. Ce moment organisé dans le sillage de la conférence de presse à la Casa de la Generalitat est source d’interrogations. Un observateur de la vie politique, témoin de ce moment de partage, nous signale “une entente plus que cordiale entre les trois présents”. Puigdemont négocie-t-il avec Grau, qui a l’oreille du Président Macron ? Le chef de l’Etat est-il favorable à une Europe des 29, avec la Catalogne comme nouvel entrant, après l’arrivée de la Croatie en 2013 ?

“Le clivage Puigdemont-Mas n’existe pas”

Ce déjeuner laisse entendre la continuité d’une amitié entre le député Grau t l’euro-député Puigdemont. Il y a moins de 10 ans, Puigdemont assistait, en Provence, à une université d’été de l’Union des Démocrates et Indépendants (UDI), l’ancien parti de Romain Grau, mais le temps politique s’est emballé.
D’un point de vue sud-catalan-espagnol, illisible depuis le Roussillon, l’entente entre Carles Puigdemont et Artur Mas est trouble. En effet, le parti commun des deux leaders, la puissante Convergence Démocratique de Catalogne (CDC), est devenue en 2016 le Parti Démocrate Catalan, pour faire oublier le scandale des affaires liées à l’ancien Président catalan, Jordi Pujol. Quatre ans plus tard, l’exil belge de Carles Puigdemont a distendu mécaniquement les relations avec Barcelone, ce dernier défendant davantage la franchise électorale “Junts per Catalunya”, présentée aux élections catalanes de 2017. Or, en vue des élections territoriales du 14 février 2021, Artur Mas défend la candidature du Parti Démocrate, son parti d’appartenance, tandis que Carles Puigdemont est tenté par la tête de liste de “Junts”. Cette dualité perçue à Barcelone n’existerait pas, selon notre témoin : les deux hommes ne semblaient pas du tout en rivalité, bien au contraire. Le clivage Puigdemont-Mas n’existe pas”.
Romain Grau, élu de la République à la table des poids-lourds d’une région européenne parmi les plus riches, semble se positionner naturellement dans une ère future, européenne, bien éloignée de la période d’extrême droite associée au maire de Perpignan, Louis Aliot. La roue tourne déjà.

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