La Clau
Perpignan municipales : la gauche en panne de leader

Le rassemblement de la gauche pour les élections municipales de Perpignan semble compromis. Mardi 25 septembre, une réunion d’obédience socialiste a échoué, en raison d’une foi excessive en la concertation et la pluralité, sur fond d’héritage socialiste liquéfié. Ce rendez-vous de rentrée, pour habitants « engagés », selon l’invitation dédiée, était organisé par la mouvance « Respirer pour imaginer un autre Perpignan », Salle des Libertés, entre la cathédrale et le boulevard Wilson. Mais la fondatrice de ce cercle, Ségolène Neuville, ancienne secrétaire d’Etat et ancienne députée et secrétaire départementale du Parti Socialiste (PS) dans les Pyrénées-Orientales, était absente. Aucun chef ne s’est distingué lors de ce forum, cinq ans après la mort du meneur Christian Bourquin, président du Conseil général, qui tenait l’appareil PS du territoire et avait placé S. Neuville sur les rails de la politique. Depuis, le parti a chuté et Perpignan a perdu son histoire socialiste : Claude Cansouline, Jacqueline Amiel-Donat et Jean Codognès, candidats en 2001, 2008, et 2009, socialistes ou ex-socialistes, ont disparu. Jacques Cresta, candidat en 2014, a adhéré à la République en Marche (LREM). Capitaliser les énergies du PS est d’autant plus difficile que l’actuelle présidente du Conseil départemental, Hermeline Malherbe, également lancée par C. Bourquin, présente à la réunion, reste hors-sol.

Les partis traditionnels suspectés de noyautage

Les organisateurs de la soirée n’ont pas réussi à retenir les “collectifs”, qui ont quitté la salle avec le sentiment d’une récupération socialiste. Certains ont reproché l’absence du PS à la constitution d’une assemblée destinée à ériger une candidature de gauche solide, le 14 septembre. Ce grand cafouillage, entre appareils politiques décriés et la suspicion de noyautage, atomise les volontés de gauche. Le Parti Communiste, la France Insoumise et le Parti Socialiste sont suspectés de manoeuvres, sur fond d’envie de recomposition du paysage, à la façon d’Emmanuel Macron. Les « collectifs », souvent nés sur Internet, vivent une impression de progression et détestent les chefs. Cet esprit est présent chez « Nou-s Perpignan », un « collectif citoyen » lancé en 2018.
Dans cette confusion, le PS parisien a choisi de parachuter l’avocat parisien Sofiane Hakiki pour conduire la liste de 2020. Ce candidat a passé son enfance à Perpignan et a connu le lycée Arago, mais il est un parfait inconnu.

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