La Clau
Perpignan : l’extrême droite relance Robert Brasillach

La figure de l’écrivain d’extrême droite perpignanais Robert Brasillach, collaborationniste lors de la Seconde Guerre mondiale, refait discrètement surface en Pays Catalan. Le nom du romancier et rédacteur en chef du journal Je suis partout, jugé pour ses écrits puis fusillé en 1945, est en effet celui d’un groupuscule territorial de l’organisation politique lyonnaise Jeunesses Nationalistes. Dans une déclaration publiée par l’hebdomadaire antisémite et régulièrement négationniste Rivarol, son responsable, Paul-Robert Letfor, évoquait en mars 2012 la création des Jeunesses Nationalistes Roussillon, Section Robert Brasillach, afin de « proposer ou plutôt imposer une alternative crédible et réaliste au système ploutocrate ». Ce groupe quasi-anonyme hormis sa tête, sans ambiguïté proche du néo-fascisme et du pétainisme, se réunit mensuellement. Anecdotique mais réelle, cette résurgence de Brasillach s’accompagne de l’invitation incantatoire du leader aux « Catalans », qu’il souhaiterait voir mener « un long mais victorieux combat, sur votre terre pour la nation française ».

Un groupe à droite du Front National

Les Jeunesses Nationalistes, qui revendiquent « L’action sans concession », étaient présentes le 9 mai dans le centre ville de Perpignan, à l’occasion d’une distribution de tracts. Le message imprimé, comportant la mention « maîtres chez nous », révèle une stratégie de confrontation employée par le Front National à l’époque de Jean-Marie Le Pen, avant le toilettage progressivement opéré depuis l’élection présidentielle de 2002, puis confirmé depuis 2011 par sa fille Marine. Plus dures, et puisant dans les racines de l’extrême droite française de la première moitié du XXe siècle, les Jeunesses Nationalistes espèrent attirer à elles les déçus d’une extrême droite qu’elles estiment édulcorée, car trop affairée à séduire sur son aile « gauche ». Leur président, Alexandre Gabriac, anciennement membre du FN, dénonce de « nouvelles orientations néfastes » au sein de ce parti, qui « laisse derrière lui de très nombreux jeunes orphelins ».

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