La Clau
Perpignan: le patron de l’UMP, François Calvet, soutient la ligne dure du parti

Les consignes de vote pour le second tour des élections cantonales, qui divisent gravement l’UMP depuis ce dimanche, signalent qu’il y aura un « avant » un « après » ce scrutin pour le parti présidentiel. Celui-ci, qui totalise une moyenne proche de 30% en Pays Catalan à l’issue du premier tour, contre 20% en moyenne sur l’ensemble de la France, s’est exprimé à Perpignan à travers son président territorial. Dans un bref communiqué en date de ce lundi, François Calvet, qui dirige la formation depuis novembre 2010, déclare « laisser libres » ses électeurs à l’occasion, du second tour. Mais quelques heures auparavant était apparue une fracture parisienne, voire une possibilité d’implosion politique, suite à l’annonce du secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, guidé par Nicolas Sarkozy, partisan d’une ligne « Ni Front National ni front républicain ». A l’identique de la tête du parti, M. Calvet ne recommande ainsi aucun repli sur les candidats de gauche présents au second tour, alors que 6 cantons des Pyrénées-Orientales et 399 cantons en France présentent un schéma FN-Front de Gauche, FN-PS ou encore FN-UMP. Cette prise de position situe l’UMP catalane dans un courant du parti présidentiel largement critiqué en interne. Elle diverge de celle du président du parti dans le département de l’Aude, Emmanuel Bresson, qui voterait PS si l’occasion lui en était donnée dans son propre canton.

Ce même lundi, dans un cafouillage qui illustre l’importance du prochain enjeu dominical, prélude à la présidentielle de 2012, le premier ministre, François Fillon, a appelé à voter « contre le Front National ». Parallèlement, le ministre du travail, Xavier Bertrand, proche du maire de Prades et secrétaire adjoint de l’Elysée, Jean Castex, a opté pour le vote blanc contre le FN. Pour sa part, le Parti Radical, composante de l’UMP, indiquait que « faire barrage au FN est indispensable », par la voix de son président, Jean-Louis Borloo. Son principal élu en Pays Catalan, Jean-Paul Alduy, président de l’agglomération Perpignan-Méditerranée, s’est exprimé dans le même sens.

Dans ses quelques lignes, François Calvet justifie son choix par « l’absence de démocratie et de transparence dans la gouvernance actuelle du Conseil Général » des Pyrénées-Orientales. Il prend donc appui sur le paysage politique territorial, marqué par les méthodes redoutables de Christian Bourquin, ancien président de l’institution. Cette adhésion à la ligne dure de l’UMP, en quête de stratégie face à un paysage politique bouleversé par le nouvel FN de Marine Le Pen, devrait comporter des conséquences, et fournir des arguments aux centristes de l’UMP, voire au futur parti « République Solidaire » de Dominique de Villepin, dont la structuration suit son cours en Roussillon.

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