La Clau
Perpignan : le groupe politique l’Olivier veut tenir l’UMP par les parties

L’association politique l’Olivier, attendue aux élections départementales dans les Pyrénées-Orientales, a réuni une nouvelle assemblée d’électeurs, jeudi 5 février au cinéma Castillet de Perpignan. Dans le public, sans stigmates d’appartenance visibles, se devinaient une candidate socialiste aux départementales, un opposant de droite à un maire côtier et une majorité d’individus non-notabilisés. Au même endroit, le 13 octobre 2014, la structure hyperactive dirigée par l’entrepreneur Bruno Delmas ouvrait avant tout le monde le bal de campagne. Si, dans ses voeux pour 2014, l’Olivier souhaitait que « l’amorce du changement soit irréversible« , 2015 amène l’épreuve du feu. Le parti départemental veut placer des élus à l’assemblée départementales lors du scrutin des 22 et 29 mars, en se présentant dans 7, voire 8 cantons.

Un soutien conditionné à l’UMP

La soirée du 5 février a clarifié le positionnement de la plus intrigante des composantes politiques du Pays Catalan. A la façon d’un François Bayrou, opposant du gouvernement mais critique envers la droite, l’Olivier souhaite être, notamment à Perpignan, un « partenaire exigeant de Jean-Marc Pujol », le maire UMP, selon les mots de M. Delmas. A l’échelle départementale, l’ambition est de faire l’élection. Dans la prévision d’un résultat serré entre les deux grands blocs, avec l’inconnue du Front National. l’Olivier veut peser suffisamment pour négocier son soutien au centre et à la droite. Cette force d’appoint, indispensable au centre et à la droite, imposerait aux futurs conseillers départementaux UMP-UDI-CDC de démissionner de leur autre mandat, ou de leurs autres mandats. Cette condition surprenante, qui serait « innégociable », reviendrait en quelque sorte à tenir les partis par les parties.

Des mots acides pour la classe politique

Dans un rôle de tribun combinant litotes, métaphores et aphorismes, Bruno Delmas, infographies et photographies aidant, a brossé un sombre tableau politique du Pays Catalan, département « qui part en sucette ». La présidente socialiste du Conseil général, Hermeline Malherbe, et le maire UMP de Perpignan, Jean-Marc Pujol, étaient de « petits élus qui n’ont jamais fait leur preuve du moindre résultat », menant un « carnaval » et s’avérant « incapables de se mettre d accord ». Les notables « qui en veulent toujours mais gagnent déjà 6000 euros par mois », dont le seul programme serait « les lotissements et les grandes surfaces », ont été visés. Le « démantèlement général » du territoire a été scandé une dizaine de fois. L’ancien maire de Perpignan, Jean-Paul Alduy, a transparu dans l’évocation d’élus qui « ont enfumé avec leur vocabulaire et leur marketing territorial archipel d’on ne sait où ». Le propos, aigre-doux ou acide, a abordé la compétence première du Conseil général : « l’argent des aides sociales a pourri Saint-Jacques » (quartier populaire de Perpignan – ndlr). Et Delmas d’ajouter : « il faut mieux utiliser l’argent, car Saint-Jacques est le coeur de Perpignan, qui est le coeur du Pays Catalan. Nous créerons des contrat d’engagement réciproque : si un enfant ne va pas a l’école, ses parents n’auront plus de subventions ».

Une exception en France

L’Olivier dispose d’une redoutable machine de guerre communicative et compense son manque de notoriété par un site Internet documenté. L’économie liée à la dynamique sociale, le commerce, le tourisme, la revitalisation agricole et l’explosion des hypermarchés sont évoqués, avec des propositions. Cette ressource documentaire se complète d’une vidéo-galerie de portraits de ses candidats. La stratégie engagée interroge plusieurs médias nationaux, qui constatent un cas sinon unique, au moins singulier en France. Plusieurs ont choisi de suivre l’Olivier lors de sa campagne.

Partager

Icona de pantalla completa