La Clau
Palais de justice de Perpignan : Aliot écrit à Dupont-Moretti, mis en examen

L’idée de la réalisation de la “Cité judiciaire” de Perpignan semblait bien avancée, le concours d’architectes a été lancé en 2019 après que le gouvernement a confirmé, en février de la même année, la reconstruction à proximité, sur la dalle Arago… mais ce dossier s’avère fragile. Cet outil administratif attendu pour 2025 sera retardé, car le ministère de la Justice, pourtant engagé à ériger un grand bâtiment fonctionnel, souhaite en abandonner le projet, selon une information dévoilée la semaine dernière par le bâtonnier du barreau des Pyrénées-Orientales.

En réaction, le Premier ministre, Jean Castex, vient à la rescousse du futur tribunal, après avoir été saisi par le sénateur François Calvet. La raison invoquée pour l’abandon de cette implantation est le nouveau plan de gestion des risques d’inondation (PGRI), qui classe les lieux en faible risque, mais suffisant pour écarter l’extension. J. Castex s’engage à faire inscrire la cité judiciaire parmi les priorités de l’Etat, tandis que le maire de Perpignan, Louis Aliot, s’adresse directement au ministre de la Justice, à Eric Dupont-Moretti. Dans un courrier en date de jeudi 15 juillet, le premier magistrat, élu du Rassemblement national, sollicite un rendez-vous en urgence auprès du ministre, qui “sait le caractère impérieux de ce projet, tant pour le bon fonctionnement de l’institution judiciaire dans notre ville et notre département, que pour la redynamisation du centre-ville”.

Le 8 juillet, le conseil municipal de Perpignan a voté à l’unanimité une motion présentée par le maire vidant à défendre le projet in situ, et non pas dans le quartier Saint-Assiscle. “Nous attendons maintenant que le gouvernement concrétise des engagements pris de façon ferme”, ajoute L. Aliot à l’endroit du garde des sceaux, qui présente la singularité d’avoir été mis en examen, ce samedi 16 juillet, par la Cour de justice de la République, pour “prise illégale d’intérêts”. Il est soupçonné d’avoir profité de son poste de ministre pour régler des comptes dans des dossiers dans lesquels il avait été impliqué en tant qu’avocat, en ordonnant des enquêtes administratives visant sur plusieurs magistrats.

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