La Clau
Nouvelle région, chance économique pour le Pays Catalan?

Les stratégies économiques de la future région Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées dépendent naturellement des élections régionales de décembre, mais quelques signaux existent. Avant sa disparition, la Région Languedoc-Roussillon a signé le premier «contrat de filière AGIR pour le bâtiment», ce vendredi 23 octobre. A Montpellier, le président régional, Damien Alary, le président de la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) Roland Studer et Jean-Jacques Planes, président de la Fédération française du Bâtiment en Languedoc-Roussillon, s’accordent sur 26 propositions d’actions pour la période 2015-2017. Le secteur du Bâtiment, qui représente 7% de la valeur ajoutée régionale, emploie 62.000 personnes en Languedoc-Roussillon. Le contrat, émis par une région à disparaître, est ainsi important, mais sa traduction future dans un ensemble plus vaste est incertaine. Il inclut la lutte contre le dumping social et le travail illégal, c’est-à-dire, en termes limpides, un contrôle renforcé des entreprises espagnoles. Il comprend aussi une «méthode de détection des offres anormalement basses» et la réduction des délais de paiement par les collectivités publiques.

Des propositions politiques à affiner

Les caisses de la future région contiendront 1,4 milliard d’euros annuels, dont 650 millions devront revenir à l’investissement, selon le candidat des Républicains et de l’UDI, Dominique Reynié. Son programme, présenté le 21 octobre, contient 200 millions pour les routes ou et 200 autres millions en guise de fonds de garantie. Sans chiffrage préalable encore dévoilé, sa rivale socialiste Carole Delga envisage une consultation des acteurs économiques pour définir la stratégie de développement régionale. En cas de victoire, sa priorité se porterait sur les énergies renouvelables, notamment la filière de l’hydrogène, le biogaz, les biocarburants, l’éolien et la géothermie. Le candidat du Front National, Louis Aliot, axe le début de sa campagne sur les identités et la défense des territoires de la future région. Partisan d’une institution protectrice, il vise ouvertement le recours publics à des entreprises d’outre-Albères, généralement de Catalogne du Sud, à l’instar d’Urcotex, à l’oeuvre sur le chantier de la future caserne des pompiers des Pyrénées-Orientales, près du Mas Rouma de Perpignan. L. Aliot dénonce aussi la vente de l’aéroport de Toulouse-Blagnac a un «consortium sino-canadien au pedigree douteux», selon son analyse. Il condamne aussi «l’espionnage industriel du pays de Confucius» opéré sur Airbus.

La place des Pyrénées-Orientales en question

Au delà des engagements de pré-campagne, une inquiétude se fait jour dans les Pyrénées-Orientales, sans réelle mobilisation politique, économique ou syndicale. La Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGMPE 66) a abordé dès la rentrée les enjeux économiques de la future région envers le Pays Catalan. Sur cette ligne, un débat intitulé «Fusion des régions. Opportunité ou danger pour les P.O. ?» est organisé jeudi 29 octobre par le magazine Objectif Languedoc-Roussillon, partenaire de la publication La Tribune. Cette réunion organisée à l’Université de Perpignan, à 18h, comportera la présence de son président, Fabrice Lorente, de Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan, président de la communauté d’agglomération Perpignan Méditerranée et d’Hermeline Malherbe, présidente du Conseil Départemental des Pyrénées-Orientales. L’entrepreneur Henri Quinta, dirigeant de la société Les Toiles du Soleil et Marie-Thérèse Mercier, présidente du MEDEF du Languedoc sont également attendus, pour peser le pour et le contre d’une nouvelle inclusion territoriale.

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