Changer le nom de son parti pour le dépouiller de son image négative et changer d’époque est le souhait de Nicolas Sarkozy, président de l’UMP. La formation politique créée au lendemain du 21 avril 2002, qui a vu le Front National accéder pour la première fois au second tour de l’élection présidentielle, tiendra congrès le 30 mai. Cette échéance sera l’occasion d’une évolution comportant la suppression du nom « Union pour la Majorité Populaire » au bénéfice de « Les Républicains ». La notion de « République » abondamment employée depuis les années 1990 dans le champ politique français, était contenue dans le Rassemblement pour la République, prédécesseur de l’UMP. On la retrouve dans le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) créé par le souverainiste Jean-Pierre Chevènement et dans l’Union Populaire Républicaine (UPR) du fonctionnaire d’Etat François Asselineau, ancien proche de Charles Pasqua.
La « République » est convoitée du PS à l’extrême droite
La République dispose d’une force de marketing largement employée par la version du Front National développée depuis 2011 par Marine Le Pen. Nicolas Sarkozy, sensible au schéma politique américain, ferait ainsi épouser à son parti le nom du camp de droite « forte » des USA, tout en laissant le champ libre à un camp démocrate, équivalent du centre-droit français actuel. Cette stratégie pourrait au passage couper l’herbe sous les pieds du Parti Socialiste, dont le représentant le plus populaire, Manuel Valls, s’est également approprié les valeurs de la « République ».
