La Clau
L’indépendantisme catalan montre son unité à Elne, pour quoi faire ?

La Catalogne du Nord, en territoire français, a été une nouvelle fois mise à profit par l’indépendantisme catalan du Sud, ce vendredi 16 juillet. L’ancien collège d’Elne, prêté par la municipalité dirigée par le communiste français Nicolas Garcia, a été le théâtre d’une réunion des différents courants politiques indépendantistes. Sous un soleil de plomb, c’est dans l‘ancienne cour de cet établissement vétuste que se sont réunis l’ex-Président catalan Carles Puigdemont, actuellement exilé à Waterloo, Oriol Jonqueras, président de la Gauche Républicaine de Catalogne (premier parti de Catalogne du Sud), Jordi Cuixart, président de la puissante organisation Òmnium et Anna Gabriel, ex-députée des Candidatures d’Unité Populaire (CUP) au Parlement de Catalogne, exilée en Suisse.

Cette célébration, parfaitement illisible en Pays Catalan de France à moins de posséder les codes du souverainisme sud-catalan et du contexte espagnol, a rassemblé plusieurs dizaines de médias du Sud, dont de nombreuses télévisions, affairés à capter l’image de cette réunion plurielle. La presse d’outre-Albères évoque une “serment d’Elne” (compromís d’Elna) pour l’unité de l’indépendantisme, suite à cet événement qui a également rassemblé d’anciens prisonniers politiques récemment libérés, dont Quim Forn, Clara Ponsatí, Carme Forcadell, Josep Rull, Meritxell Borràs, Lluís Puig, Carles Mundó et Meritxell Serret.

Des embrassades politiquement illisibles

Ce tableau quasi-complet des personnalités réprimées par l’Etat espagnol a été complété par l’actuel président de la Generalitat de Catalogne, Pere Aragonès, accueilli avec effusion par Hermeline Malherbe, bien que membre du Parti Socialiste Français et présidente du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales. Dans ce jeu de contradictions exacerbées, à leurs côtés figuraient la présidente du Parlement catalan, Laura Borràs et son vice-président Jordi Puigneró. Les dirigeants de la famille indépendantiste catalane étaient donc au complet, pour un moment de partage dont la fonction principale était sa propre médiatisation, sans considérations politiques envers un territoire d’accueil néanmoins privé de statut, dilué dans une région “Occitanie” qui le conduit vers la disparition culturelle et identitaire.

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