La Clau
L’extrême droite progresse encore en Pays Catalan

Le premier tour de la présidentielle dans les Pyrénées-Orientales donne des résultats différents de la moyenne nationale, selon une tradition qui ne se dément pas. Parmi les curiosités figurent la performance réalisée à Prades par le candidat de la Droite Populaire (La France Insoumise), Jean-Luc Mélenchon, qui s’offre 27,12 %, devant Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national (RN), à 25,17 %, tandis que le Président de la République, Emmanuel Macron, candidat de la République en Marche, réalise un score de 21,09 % des suffrages exprimés. La capitale du Conflent donne 7,36 % à Eric Zemmour, leader du parti Reconquête. L’addition de l’extrême droite, dans sa nouvelle pluralité, représente 32,53 %.

48 % à St-Cyprien, 46 % au Soler, 43 % à Argelès 

La situation est explosive dans certaines communs de la plaine du Roussillon et du littoral. A Canet en Roussillon, la candidate Le Pen obtient 34,3 % tandis qu’Eric Zemmour s’assure 12,25 %, l’un de ses meilleurs résultats accomplis en Pays Catalan, soit un total de 46,55 % pour la droite de la droite mêlée. En 2017, Canet avait octroyé “seulement“ 29,83 % à Marine Le Pen, ce qui révèle une forte croissance de cette offre politique. Argelès-sur-Mer lui réserve 42,87 % (32,67 % + 10,2 %), contre 30,22 % pour M. Le Pen en 2017. On relève 48,42 % à Saint-Cyprien (35,73 % + 12,69 %), après 32,59 % il y a 5 ans. A Canet et Saint-Cyprien, le bond atteint 16 % d’une élection à l’autre, il représente 12 % à Argelès. Ce même dimanche 10 avril 2022, Le Soler a réservé 46,68 % au même courant d’idées (38.71 % pour Marine Le Pen et 8,07 % pour Éric Zemmour). Dans cette commune, Marine Le Pen avait obtenu 35,73 % au 1er tour de la présidentielle de 2017 (puis 53,05 % au second), ce qui laisse constater 13 % de hausse générale.

Marine Le Pen progresse en marge de Zemmour

Elne, à 33,55 % pour Marine Le Pen en 2017, fait monter la candidate du RN à 36,7 % en 2022, tandis que le candidat Zemmour y obtient 7,63 %, soit un score sulfureux de 44,33 % pour les extrêmes droites, dans une ville à gouvernance officiellement communiste. Un pareil paradoxe se confirme à Cabestany, autre territoire majoritairement PCF en apparence, qui avait produit 25,78% de vote Le Pen en 2017 et voit son électorat dédié, avec ses nuances, monter à 39,4 % (29,2 % + 10,2). Dans tous ces cas de figure, l’émergence d’Eric Zemmour sur la scène politique suscite une poussée de l‘extrême droite globale, mais la candidate du RN progresse parallèlement, en toute indépendance. Le comparatif des données de second tour de 2017 et 2022, dimanche 24 avril, devrait confirmer la progression électorale d’une extrême droite, identitaire ou pas, constituant la principale mouvance politique des Pyrénées-Orientales.

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