La Clau
L’ex-patron de la police du Pays Catalan: « La délinquance baisse, la criminalité augmente »

La baisse de la délinquance générale, de 5,72% en 2010 par rapport à 2009 dans les Pyrénées-Orientales, révélée mardi par la Préfecture de Perpignan, est contestée par l’ancien directeur de la Police Nationale sur le territoire. Robert Folcher, conseiller municipal d’opposition à Perpignan, sous la bannière du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) de Jean-Pierre Chevènement, nous a transmis ce vendredi une tribune consacrée à la sécurité. Les chiffres officiels, qui stipulent aussi une baisse de la délinquance de « proximité » de 8%, située dans une diminution permanente évaluée à 17% depuis 2003 selon le Ministère de l’Intérieur, seraient parallèles à une « réalité tout autre » et une situation « inquiétante », notamment à Perpignan, d’après l’élu. Dressant un long catalogues de violences selon la nomenclature appropriée, l’ancien expert, qui semble conserver son sens de l’observation, affirme que les autorités ne retiennent « que les bons chiffres, tout en occultant ceux qui stigmatisent leurs échecs », dans une stratégie de « manipulations ».

A titre d’exemples, M.Folcher cite des bilans de la délinquance qui ne comprendraient que les 20 premiers jours des mois étudiés et des « consignes données aux policiers afin d’éviter d’enregistrer des plaintes pour des délits mineurs », avant de déplorer « où déposer plainte à proximité de son domicile quand les bureaux de police sont fermés trop tôt ou pas assez implantés ? ». L’élu républicain, qui s’offre la formule « la délinquance baisse mais la criminalité augmente », critique également une « régression constante » des effectifs et des moyens de la police nationale et de la gendarmerie, tout en montrant du doigt la nouvelle Brigade Spéciale de Terrain (BST), créée en août 2010, qui « peine à regrouper une douzaine de policiers ». Sans vraiment basculer dans le scénario catastrophe, l’ancien patron des forces de l’ordre du Pays Catalan indique « les caméras ne remplaceront jamais une présence policière physique », et avance un principe de gauche. Il conclut en effet en défendant une « action préventive, sur le lien de confiance entre la population et sa police, sur le rétablissement du dialogue policiers-jeunes des quartiers défavorisés ». Pour mémoire, la police de proximité a été lancée en 1999 par Jean-pierre Chevènement, alors ministre de l’Intérieur, avant de réapparaître, sous la forme de BST imaginées par l’actuel titulaire du poste, Brice Hortefeux.

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