La Clau
Les Présidents Alduy et Mas reçoivent l’Europe en direct

Dans le cadre d’une éventuelle dotation de fonds européens pour l’axe ferroviaire, ou « corridor méditerranéen », entre Algésiras, à l’extrême Sud de l’Espagne, et la vallée du Rhône, une quinzaine d’eurodéputés, membres de la commission des transports du Parlement européen, est venue jeudi visiter les installations ferroviaires en place. En vertu du statut des élus présents, leur passage a constitué, malgré sa discrétion, l’évènement de la semaine en Pays Catalan. Les députés, conscients du hiatus existant entre Montpellier et Perpignan en matière de Ligne à Grande Vitesse, ont été reçus par le Président de l’Agglomération perpignanaise, Jean-Paul Alduy, dans ses propres murs, proches de la nouvelle gare de Perpignan. Celui-ci a poursuivi son lobbying en faveur du financement de la ligne Perpignan-Montpellier, et insisté sur un rôle clé que peut tenir le Roussillon dans le cadre de l’Euro-Méditerranée. Dans l’immédiat, une enveloppe de 9 millions d’euros permettrait de boucler le budget de l’enquête publique préalable à cette ligne. Il s’agit d’une goutte d’eau par rapport à la construction du corridor dans son intégralité, équivalente à 51,3 milliards d’euros, dont 25,4 milliards assumés par l’Espagne, pour 1300 km de ligne, affectée au transport de marchandises.

Les eurodéputés, menée par l’Italien Carlo Sechi, ont poursuivi en train leur périple, vers Figueres et Portbou, puis Barcelone, où il sont été reçus par le Président du gouvernement catalan, Artur Mas. la veille, déjà à Barcelone, la députée européenne allemande Gesine Meissner, qui dirige la commission, reconnaissant que ce corridor devrait être « une priorité de l’Union« , d’autant plus que celle-ci ne retiendra que 6 axes de ce type. Une certain enthousiasme, apparu en Catalogne suite à cette déclaration, s’est cependant dégonflé ce vendredi, à l’annonce, par la même élue, du fait que l’Union européenne « n’a pas d’argent » pour le fameux corridor.

Par ailleurs, José Blanco, le Ministre espagnol des Travaux Publics, a annoncé mercredi le lancement d’un appel d’offres pour le tronçon manquant entre Tarragone et Valence. Il a également évoqué, imprudemment en se calquant sur le calendrier de la ligne Perpignan-Montpellier, une possible inauguration du corridor en 2020. Ce choix est loin d’être évident, tant l’Espagne hésite entre un tracé atlantique, passant par le Pays Basque, une très coûteuse liaison transpyrénéenne, reliant Saragosse à Toulouse, et l’axe méditerranéen, déjà bien engagé. Ses bénéfices pour le Roussillon seraient à considérer, malgré l’indifférence manifestée par la préfecture des Pyrénées-Orientales envers ce dossier, défendu à l’extérieur de la France. Le fait que les quatre communautés autonomes espagnoles traversées par le corridor représentent 50% du PIB et 60% des exportations du pays pèsera lourd dans la décision des grands élus de passage en Roussillon. Leur verdict devrait être donné en mai ou juin prochain.

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