La Clau
Le quota maghrébin claque la porte de la mairie de Cabestany

La constitution des listes en lice aux élections municipales des 23 et 30 mars provoque un fait peu ordinaire dans la ville de Cabestany, mitoyenne de Perpignan. Le conseiller municipal Farid Mellal, âgé de 30 ans, démissionne de l’équipe majoritaire dirigée par le maire communiste Jean Vila, élu depuis 1977. Dans un communiqué du 21 décembre, le responsable des Jeunesses Communistes (JC) des Pyrénées-Orientales, très communiquant, doté d’un blog actif et notoirement penché sur les idées, souligne « l’impossibilité (…) de pouvoir prendre une part active au travail municipal ». Il informe avoir été écarté, depuis l’élection accidentelle d’octobre 2010, de toutes les « commissions de travail » auxquelles il a postulé et avoir « alerté » le premier magistrat sur cette marginalisation. Revendiquant les « qualités » de son « parcours militant » et son engagement au sein du Conseil d’Administration de l’Université de Perpignan Via Domitia, l’élu soulève la question des quotas. Ces catégorisations sociales, utiles aux stratégies électorales, représentent les handicapés, les minorités culturelles ou encore les femmes. Souvent cyniques, elle excluent généralement les aptitudes réelles et participent d’un simple procédé d’affichage, à la façon des produits déterminés adaptés aux niches commerciales.

La difficulté de profiter de la diversité

Ostensiblement recruté pour des vertus liées à ses origines, bien davantage qu’à ses compétences, M. Mellal refuse désormais de « servir la soupe ». Rangé aux côtés des « jeunes pauvres qui galèrent » dans une « ville riche », il préfère quitter un rôle de « faire-valoir jeune, d’origine maghrébine » et illustre le regard des nouvelles générations sur la classe politique, sans distinctions de sensibilités. Ne visant pas de « médailles d’adjoints » et ne souhaitant pas « être calife à la place du calife », Farid Mellal place la sincérité face à un théâtre politique exacerbé par le compte à rebours du scrutin printanier. Cette prise de position par nature désintéressée marque la fin d’une naïveté juvénile et met en exergue une crise politique renforcée en Pays Catalan, tout autant que l’embarras français envers la diversité, assimilée par les extrêmes au communautarisme et fréquemment manipulée.

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