La Clau
Le parti ERC prône la nationalité catalano-espagnole

Le mouvement pour l’indépendance catalane, peu écouté par la Commission européenne depuis son affirmation massifiée, en 2010, comporte désormais son positionnement officiel. Le 21 septembre, l’Espagnol Joaquin Almunia, vice-président de l’Union européenne et ancien ministre socialiste de Felipe González, avertissait qu’une prise de souveraineté catalane conduirait à une sortie immédiate de l’Union européenne. Cette affirmation était appuyée par la vice-présidente Viviane Reding, de nationalité luxembourgeoise, rappelant que l’exclusion des régions européennes devenant indépendantes est contenue dans le Traité de Lisbonne, approuvé en 2004. Le 23 septembre, le Français Michel Barnier, aspirant à la présidence de la Commission, s’est prononcé dans ce même sens, tout en renvoyant le cas catalan aux affaires intérieures de l’Espagne. Dans une hypothèse à évaluer, une enclave au sein au sein de l’Union ne priverait pas la Catalogne de l’euro et permettait des stratégies de type suisse, que défend désormais la frange la plus libérale de l’indépendantisme catalan.

Adoucir le projet indépendantiste

En Catalogne du Sud, cette mise au point communautaire fait réagir le président du parti Gauche Républicaine de Catalogne (ERC). Ce 22 septembre, Oriol Junqueras, dont la formation indépendantiste soutien la coalition Convergence et Union (CiU) au Parlement de Catalogne, suggérait que la double nationalité catalano-espagnole soit proposée aux 7,5 millions d’habitants du territoire qui en exprimeraient le souhait. Au titre d’« Intenses liens émotionnels avec l’Espagne », M. Junqueras estime que cette éventualité légale permettrait de montrer patte blanche à l’Union européenne, et faire naître une « République catalane libre », en marge de la couronne d’Espagne. Selon cette personnalité à l’aura grandissante, très écoutée par le président catalan, Artur Mas, un éventuel divorce ne s’oppose pas au fait que la Catalogne souhaite une « meilleure relation avec l’Espagne, grâce à ces liens culturels, linguistiques, économiques et sportifs ».

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