Le Parlement de Catalogne, à Barcelone, a approuvé ce 16 janvier une demande de référendum sur l’indépendance du territoire, échéance prévue le 9 novembre. Ce processus encouragé par le président du gouvernement autonome catalan, Artur Mas, membre de Convergence Démocratique de Catalogne (CDC), a reçu l’aval de 64% de la chambre, composée de 135 députés. Cette décision historique constitue un défi majeur pour le gouvernement espagnol, dirigé par le très droitier Mariano Rajoy, membre du Partido Popular, retranché sur l’inconstitutionnalité d’une telle consultation. Mais l’appui réservé par 87 députés, contre 43 et trois abstentions, manifeste un désir non plus minoritaire comme au siècle dernier, mais majoritaire dans la sphère parlementaire. Une demande sera ainsi adressée prochainement au Parlement espagnol pour la mise en place légale d’un référendum, par le biais d’un transfert de la compétence référendaire.
80% des habitants, pour un référendum
Le vote du jour, sous haute tension médiatique, a comporté un déchirement du Parti Socialiste de Catalogne, dont trois élus ont désobéi à la ligne officielle du refus. Au total, 43 élus socialistes, du parti « Citoyens » et du Partido Popular ont rejoint le « non », tout comme les 3 députés de la formation d’extrême gauche Candidatures d’Unité Populaire (CUP). Celle-ci, notoirement indépendantiste, estime que la souveraineté se prend et ne doit faire l’objet d’aucune demande. Les derniers sondages indiquent que la moitié des Catalans du Sud approuveraient l’indépendance, mais ils sont 80% souhaiter pouvoir s’exprimer sur le sujet.