La Clau
Le maire de Perpignan accuse François Hollande de « diviser les Français »

A l’occasion de la visite officielle de François Hollande en Algérie, le maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol, a adressé une lettre au Président de la République, le 18 décembre. Cette missive interpelle un destinataire qui regrettait, le 17 octobre 2012, la répression du 17 octobre 1961 contre une manifestation parisienne du Front de Libération Nationale algérien (FLN) occasionnant plusieurs dizaines de morts et des centaines de blessés. Le premier magistrat, lui-même né à Mostaganem, dans l’Ouest algérien, s’exprime au nom de « ces millions de Français qui, pendant 130 ans (…) ont sacrifié leur vie » en Algérie « pour une certaine idée de la France ». M. Pujol estime que le choix historique de l’Etat pour le 17 octobre et le 19 mars, date de signature du cessez-le-feu en Algérie, comme repère officiels rappelant le conflit, va « diviser les Français ». En guise de dates alternatives, il évoque notamment le 26 mars 1962, marqué à Alger par « 60 morts et 180 blessés » parmi les Français, et le 5 juillet, lorsque des « centaines de Français » ont été « enlevés, torturés, assassinés » à Oran.

Convergence avec le Front National

Cette prise de position personnelle, assortie de dates précises, citations de lieux et de personnes, dont le propre oncle du maire, Paul Romero, signale une tentative de séduction envers l’électorat pied-noir perpignanais. Jean-Marc Pujol, exhortant François Hollande de « dire la vérité sur ce peuple malheureux arraché à son pays », ose l’alignement sur les déclarations de Jean-Marie Le Pen, qui affirmait le 17 octobre 2012 que « pas plus M. Chirac que M. Hollande n’ont autorité pour reconnaître la culpabilité ou l’innocence de la France ». Dans une direction semblable, le vice-président du Front National, Louis Aliot, déclarait le 19 décembre que « toute repentance exprimée par le Président de la République sera considérée comme une atteinte à la mémoire de celles et ceux qui, civils ou militaires, ont contribué à la construction de ce pays
ou sont tombés pour la France »
lors de la Guerre d’Algérie.

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