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POLITIQUE

Le gouvernement catalan désobéit à Madrid sur la politique étrangère

Madrid annule le ministère catalan des Affaires étrangères, qui poursuivra son action

Dans le cadre de son processus politique engagé vers l’indépendance, le gouvernement catalan est surveillé de près par le gouvernement espagnol. La stratégie de création de «structures d’Etat» énoncée dès 2012 par l’ancien président catalan, Artur Mas, est particulièrement visée par l’Etat, espagnol celui-ci. Dans ce sens et sans surprise, la Cour constitutionnelle a suspendu le tout nouveau ministère-conseil des Affaires étrangères catalan, mardi 16 février, pour brider les velléités d’émancipation de la Catalogne au plan international. Le Président catalan, Carles Puigdemont a salué cette mesure importante par un «merci, Cour constitutionnelle, tout a commencé avec toi», en allusion au 28 juin 2010, lorsque l’organe suprême espagnol a retoqué à minima le nouveau statut d’autonomie de la Catalogne. Depuis, chaque 11 septembre occasionne à Barcelone des manifestations indépendantistes gigantesques, largement médiatisées à l’étranger.

« L’indépendance dans quelques mois »

Selon Carles Puigdemont, l’action catalane à l’international se poursuivra, tandis que le titulaire du portefeuille des Affaires étrangères, Raül Romeva, assure que la Catalogne «a fait, fait et fera de l’action à l’extérieur». Au risque de déclencher de nouvelles tensions institutionnelles avec Madrid et une désobéissance envers le cadre national espagnol qui signalerait une ébauche de prise d »indépendance. Sur cette même ligne internationale, le président catalan a réuni à Barcelone l’ensemble du corps consulaire étranger, le 11 février. Il a invité les consuls à informer leurs diplomaties nationales respectives de l’évolution actuelle en soulignant que la Catalogne sera indépendante «dans quelques mois». Actuellement, Barcelone est la troisième ville du monde dotée du plus grand nombre de consuls, signe d’un statut de capitale, bien que sans Etat.