La Clau
Le FN Louis Aliot, trahi par un SMS insultant

Déclarée dès février 2013, la candidature du vice-président du Front National aux élections municipales de Perpignan prend du plomb dans l’aile, après une simple fausse manipulation technique. Sur un SMS qu’il croyait adresser à un proche, le prétendant à l’Hôtel de Ville écrit « Je viens de signaler à cette pute de Michalac (sic), que dimanche je ne me déplacerai pas dans sa boutique. Elle courra derrière l’info ». En rogne face à une journaliste du service politique du quotidien L’Indépendant, Frédérique Michalak, Louis Aliot a envoyé le message à cette dernière, vendredi 21 mars. L’insulte, surprenante chez un homme politique au style public extrêmement soigné, répond à un entrefilet, paru le même jour, dans lequel la rédactrice informe que six colistiers du Front National, dont cinq figurent parmi les dix premiers, résident à l’extérieur de Perpignan ne pourront pas voter, car ils ne sont pas inscrits sur la liste électorale de la ville. Une incongruité, dont la révélation ne constitue par un avantage pour l’actuel conseiller régional du Languedoc-Roussillon et ancien conseiller régional de la région Midi-Pyrénées.

Des listes FN brinquebalantes

Pour exprimer son énervement, Louis Aliot n’honorera pas l’invitation de L’Indépendant à participer à un débat, organisé dans ses locaux en présence des candidats du premier tour, ce dimanche soir. Au demeurant, le reste de la presse sera accueilli au quartier général temporaire du Front National, aménagé à l’Auberge Saint-Vincent, proche du quartier du Clos-Banet et des Jardins Saint-Jacques, bien à l’écart du centre-ville. Sur son agenda, le compagnon de Marine Le Pen prévoit, à l’issue du premier tour de scrutin, d’intervenir sur les antennes de France 3 Languedoc-Roussillon et France Bleu Roussillon, depuis Perpignan. Mais à la faveur de la solidarité, les équipes de journalistes auront du mal à éluder, ou à chasser de leur esprit la micro-affaire de l’insulte, qui déconstruit à vitesse vertigineuse un profil patiemment bâti pour Perpignan depuis 2002. Au-delà, l’improvisation observée dans les coulisses de la liste menée par M. Aliot, par ailleurs tête de liste dans la circonscription grand Sud-Ouest pour les élections européennes prévues le 25 mai, fait écho, à échelle supérieure, à celle du Soler. Dans cette ville, un colistier de la liste de Marie-Hélène Pelras, subitement en désaccord avec le parti, exprime sa défection et se désolidarise de la liste, sur laquelle figure bien son nom. D’autres cas de figure se présentent en France, notamment dans la ville francilienne d’Enghien-les-Bains, où une des colistières du candidat FN, Jean-Michel Dubois, est décédée avant le dépôt en préfecture.

L’Agence France Presse saute sur l’occasion

A l’heure ou la notion de buzz tend à remplacer l’information, l’Agence France Presse (AFP) a relayé l’information, ce samedi 22 mars en milieu de journée, avant une reprise en cascade dans une cinquantaine de médias, dont Mediapart, Le Point, Direct Matin, Libération, Le Figaro, RTL ou encore Pure Médias. Interrogé, Louis Aliot estime que le message « totalement privé » devait parvenir à un « ami », mais a été sujet à une « erreur d’aiguillage ».

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