La Clau
Le financement occulte du Partido Popular fait trembler l’Etat espagnol

Après plusieurs mois de soupçons et d’attaques de l’opposition, un scandale lié au financement de la vie politique éclate au grand jour en Espagne, à l’encontre du Partido Popular (PP). La formation du premier ministre, Mariano Rajoy, est dans la tourmente suite à l’aveu, effectué ce 15 juillet par son ancien trésorier Luis Bárcenas, de l’existence de son financement occulte. Interrogé par la justice, M. Bárcenas, employé pendant plusieurs mois à nier son implication dans un système de rétribution d’élus et hauts responsables, a finalement cédé, lors de sa quatrième comparution : « j’ai effectué des versements en liquide en 2008, 2009 et 2010 à Rajoy et Cospedal », cette dernière, Maria-Dolores de Cospedal, étant l’actuelle secrétaire générale du grand parti de droite espagnol. Il s’agit de suppléments de salaires, de 25.000 euros présentés en coupures de 500 euros, réservés aux deux personnalités.

L’opposition socialiste veut la « démission immédiate » de Rajoy

Celui a qui tenu les cordons de la bourse au nom du Partido Popular pendant 20 ans a également tenu une comptabilité parallèle, manuscrite, dont la publication d’un extrait par le quotidien El Pais, en janvier 2013, a tenu lieu de détonateur de l’affaire. Depuis, Luis Bárcenas a largement collaboré avec ses juges, en leur fournissant des dizaines de documents informatiques, une clé USB et l’intégralité de sa comptabilité particulière, l’ensemble démontrant un financement au noir. Parmi les différentes volets de l’affaire en cours figurent également d’étranges SMS, dont l’un, contenant les mots « Luis, je comprends, sois fort », a été adressé le 18 janvier par M. Rajoy à l’ancien trésorier, en prévision du tumulte. Face au risque d’atteinte à la stabilité de l’Etat espagnol, les services du premier ministre, ont littéralement « lâché » M. Bárcenas, ce 15 juillet, en affirmant, dans une communication officielle, que l’ancien trésorier tente de détourner l’attention de ses problèmes judiciaires. Pour sa part, dès le 14 juillet, le chef de l’opposition espagnole, Alfredo Pérez Rubalcaba, premier secrétaire du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE), exigeait la « démission immédiate » de Mariano Rajoy.

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