Le très actif député UMP des Pyrénées-Orientales et vice-président de l’agglomération Perpignan-Méditerranée, François Calvet, s’est illustré fin avril en annonçant la prochaine ouverture d’un mini-palais de justice décentralisé dans la ville de Prades. On l’a retrouvé, en février, faisant face aux inquiétudes du monde rural du Pays Catalan, avant son alignement sur la position de Nicolas Sarkozy au sujet de la liberté de vote dans le cas de duels gauche-FN lors des élections cantonales. Classé au rang n°447 selon le critère discutable de son activité visible au sein de l’Assemblée Nationale, l’élu fait partie des rares personnalités ouvertement critiques envers le soutien de l’État, tardif et timide, envers la ligne TGV Perpignan-Montpellier. Cependant, il a aussi succombé à la mode de l’affichage en compagnie de figures dont l’impact est avant tout celui d’avoir été « vues à la télé ». Selon ce principe, M. Calvet, invité mercredi dernier à l’Hôtel Matignon, à Paris, par François Fillon, en a fait état lundi sur son blog personnel, en précisant que le Premier ministre l’a chargé, avec d’autres parlementaires, « d’insister auprès de leur électorat sur le bilan positif du Président de la République ».
Dans les Pyrénées-Orientales, la députée UMP Jacqueline Irles est devenue la championne des photographies « aperçue avec ». Présente la semaine dernière aux côtés de la chancelière allemande Angela Merkel, elle est apparue le mois dernier à quelques centimètres de Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie. Ces rapprochements de quelques instants ressemblent étrangement à des postures de groupies face aux chanteurs à la mode, d’autant que les élus prennent la pose sur les clichés, et ne discutent pas avec leur hôte. Par ailleurs, le contenu des réunions avec les « stars », invariablement vues à la télé, n’est résumé qu’en quelques lignes, sans contenu décisif. Cette attitude, témoin de l’éloignement géographique des intéressés envers Paris, et du caractère exceptionnel qu’ils accordent à la rencontre avec des partenaires de travail, interroge sur la réalité de la décentralisation, censée désacraliser le centre.