Le candidat catalan à l’élection primaire organisée par le Parti Socialiste, Manuel Valls, exige la tenue d’un débat entre tous les candidats. Redéclaré candidat le 7 juin suite à la sortie de course de Dominique Strauss-Kahn, le maire de la ville d’Evry, en région parisienne, s’est exprimé en ce sens ce lundi matin, lors d’un interview accordé à la radio Europe 1. Selon lui, la compétition annoncé mérite un « grand moment démocratique » , qui précède une simple votation. Encore mal repéré par les militants socialistes comme par le grand public, le natif de Barcelone estime que « les Français ne comprendraient pas que ceux qui sont aujourd’hui candidats à la primaire ne puissent pas débattre sereinement sur l’essentiel, sur le fond, sur leurs préoccupations ».
A 48 ans, le député du département de l’Essonne incarne une aile libérale du Parti Socialiste, dans une inspiration qui paraît évidente pour les connaisseurs du paysage politique sud-catalan. La défense d’une économie fondée sur l’entreprise, le traitement des problématiques liées à la sécurité, ou encore la conception de l’intégration des populations étrangères, ou d’origine étrangère, sont en effet des secteurs dans lesquels la classe politique espagnole et sud-catalane, dans leur ensemble, observent un certain consensus. Élément perturbateur d’un Parti Socialiste Français isolé de ses homologues européens dans les différents aspects évoqués, Manuel Valls fait encore figure de novice, au sein d’un parti largement dévolu à des personnalités aînées. Ce père de quatre enfants, déclaré candidat dès juin 2009, avant de se rétracter au profit de DSK, est porté par le slogan « l’énergie du changement », avec pour espoir, par l’organisation d’un débat, d’augmenter sa visibilité.
Si l’échéance de 2012 est nécessairement une impasse pour ce sud-catalan partisan de la sortie des 35 heures de travail hebdomadaire, la présidentielle de 2017 pourrait constituer une véritable chance pour sa candidature. L’ancien conseiller de Michel Rocard, en charge de la communication à Matignon sous Lionel Jospin, de 1997 à 2002, a été approché par Nicolas Sarkozy pour devenir ministre dit « d’ouverture », en 2007.