La consécration de la Croatie au rang de 28e Etat de l’Union européenne, ce 1er juillet, est mise à profit par le gouvernement catalan, dont le président, Artur Mas, se déclare à cette occasion favorable à un « élargissement des frontières » également vers les « nations plus petites ». Dans un message institutionnel, l’artisan du processus pour l’indépendance catalane espère que les 4,5 millions d’habitants du nouvel entrant, contre 7,5 millions en Catalogne, puissent profiter de davantage de « bien-être, de stabilité, de sécurité et de prospérité ». Le parallèle entre la Catalogne et la Croatie n’est pas anodin dans la démarche de M. Mas, car l’actuelle République de Croatie, détachée de la Yougoslavie en 1991 suite à une étape électorale réprouvée par le gouvernement yougoslave, a reçu l’approbation de la communauté internationale en 1992. Le cheminement souverainiste catalan, que l’Etat espagnol ne peut accepter sous peine d’être lui-même remis en question, a même suscité à Madrid une comparaison publique avec le Kosovo, en mars 2013.

Des « peuples dotés de cultures, langues et histoires propres »

Pour Artur Mas, l’argument européen permet d’éviter l’image d’un repli catalan pour abonder vers une ouverture accrue sur le monde, donnée par une possible intégration européenne, plus efficace que l’Espagne. Selon lui, tout nouvel « engagement » d’un Etat au sein de l’Union signifie de « nouveaux actifs pour la construction de la paix et de la prospérité de nos peuples (…) dotés de cultures, de langues et d’histoires propres ». De nature prudente, le chef du gouvernement catalan n’imagine pas ouvertement que la Catalogne devienne le 29e entrant.

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