La Clau
Kader Arif, 3e démission douloureuse pour François Hollande

Ce vendredi matin, François Hollande a accepté la démission présentée par le secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, Kader Arif. Ce Languedocien fils de harki, âgé de 55 ans, est cité dans une enquête préliminaire, menée à Toulouse, sur l’attribution de marchés publics à des entreprises de sonorisation et d’éclairage de spectacles. Des soupçons de favoritisme pèsent sur l’intéressé en vertu de l’orientation de plusieurs millions d’euros vers sa famille, car les sociétés concernées sont dirigées par son frère, sa belle-sœur et ses neveux. Diplômé en communication, remarqué en 1987 par Lionel Jospin, Kader Arif est un fidèle et même un intime de François Hollande. Il a gravi les échelons du Parti Socialiste pour devenir premier secrétaire de la fédération de la Haute-Garonne en 1999, avant d’entrer au Bureau national en 2000. Ancien député européen et député national, cet ancien talonneur du Castres Olympique a été maintenu dans ses fonctions lors du remaniement ministériel opéré par Manuel Valls en août dernier.

Le chef de l’Etat, encore plus fragilisé

La démission de Kader Arif, immédiatement suivie de la suppression de sa page officielle sur le site Internet du gouvernement, est le troisième coup dur en la matière pour François Hollande. Avec toute la prudence inhérente à la présomption d’innocence, la liste des ministres ayant quitté le gouvernement en raison d’affaires financières présente trois cas. Jérôme Cahuzac, ministre délégué chargé du Budget, a abandonné l’exécutif le 19 mars 2013 à la suite d’accusations de fraude fiscale. Mercredi 19 novembre, il a avoué à un juge savoir que son épouse détenait 2,5 millions d’euros sur un compte non déclaré, sur l’île de Man. Thomas Thévenoud, député de Saône-et-Loire, démissionné neuf jours après sa nomination, le 4 septembre 2014, suite à la révélation de ses démêlés avec le fisc. François Hollande, qui s’est posé en défenseur de la transparence, fournit à la République française un principe de probité avancée, car auparavant, un ministre ne quittait ses fonctions qu’en cas de mise en examen. L’application de cette règle est périlleuse dans les faits, car elle fragilise encore le chef de l’Etat.

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