En amont de l’élection présidentielle, le ministre de l’Intérieur, Gérard Darmanin, programme sur son agenda une série de déplacements dans plusieurs villes récemment conquises par l’extrême droite et autres territoires signalées pour leur fort vote pour le Rassemblement national (RN). Selon un agenda de campagne complémentaire à celui du Président de la République, Emmanuel Macron, le but de l’ancien membre des Républicains (LR), de l’UMP (Union pour la Majorité Populaire, UMP) et du RPR (Rassemblement pour la République) est expliqué par l’intéressé : “Nous devons être capables de parler à tout le monde, et notamment aux classes populaires”. Interrogé par le Parisien, il souhaite “dénoncer ce que propose Marine Le Pen, notamment sur les questions de pouvoir d’achat, où elle parle beaucoup mais ne propose rien”.
Une tournée à thème sur les terres propices du RN
Dans ce contexte à valeur hautement stratégique, c’est à l’initiative de Romain Grau, député des Pyrénées-Orientales, que Gérald Darmanin sera présent ce mardi 29 mars à Perpignan. Invité dans un hôtel de la périphérie de la ville, le premier policier de France exposera ces arguments, qu’il souhaite fermes, en matière de sécurité et d’ordre public, tout en s’affichant en opposition diamétrale avec le Rassemblement national (RN). Perpignan, menée par Louis Aliot, par ailleurs porte-parole de Marine le Pen, candidate RN à la présidentielle, figure sur la liste d’une dizaine de villes sélectionnées par Gérald Darmanin pour y délivrer un message ad hoc. Le Nord et le Pas-de-Calais, la Somme, l’Oise composent les étapes de cette tournée à thème, qui vise des régions dont les électeurs ont réservé de fortes proportions de bulletins à l’extrême droite lors de l‘élection présidentielle de 2017. Ce passage ministériel, moins de 10 jours avant celui de M. Le Pen, dont le dernier meeting de campagne se déroulera le 7 avril à Perpignan.
Macron à 56 % au second tour
Selon un nouveau sondage publié le 24 mars par OpinionWay-Kéa Partners, Emmanuel Macron est crédité de 28 % des intentions de vote, contre 20 % pour Marine Le Pen, qui postule pour la troisième fois à l’élection présidentielle. La représente de la droite dure, qui n’a jamais été aussi haut depuis novembre 2021, semble, réussir à déduire nouvellement ses anciens partisans un temps attirés par son concurrent Eric Zemmour. Ce dernier, après avoir dépassé les 15% en estimations, obtiendrait 12% des intentions de vote. Cette étude positionne le Président de la République à 56% au second tour.