La Clau
Frêche, Bourquin et Alduy sous la plume acide de Molénat

Le journaliste montpelliérain Jacques Molénat signe aux éditions Chabot du Lez l’ouvrage de 300 pages « Notables, trublions et filous », qui inclut 54 portraits de personnalités politiques de la future ex-région Languedoc-Roussillon. La préface du journaliste Jean-François Kahn donne le ton. Le fondateur de l’hebdomadaire Marianne dénonce sans détours la «professionnalisation de la politique (…) aux dépens des valeurs et des principes» et annonce : «Gauche, droite ? De la daube ! La lecture de cet ouvrage fait voler en éclats cette artificielle bipolarisation». Molénat puise dans ses 40 années de journalisme et emploie un style viril et espiègle, plutôt réaliste, souvent acide mais en majesté. Il réserve son évocation la plus cruelle à l’ultime président de la région du Languedoc-Roussillon, Damien Alary, qui «ne se connaît pas d’ennemis», insinuation d’une absence de personnalité.

Bourquin a «aimé jusqu’à l’excès le pouvoir et la castagne»

Dans les mots de Molénat, le président régional Georges Frêche, baptisé «L’Imperator», a échafaudé sa carrière «à la hache» mais «la modestie n’était pas son fort». A 74 ans, la plume de l’Express, ancien de Midi Libre, se lâche pour décrypter des parcours et des réputations à surnoms. Le maire du Barcarès, Alain Ferrand, devient «le flibustier» et Christian Bourquin, successeur de Frêche à la région, est «le bagarreur». L’ancien président du Conseil général des Pyrénées-Orientales a «aimé jusqu’à l’excès le pouvoir et la castagne», selon le journaliste, qui cite une formule lapidaire de Bruno Delmas, ancien directeur de cabinet de l’intéressé : «Bourquin s’est poutinisé.»

Alduy, homme de gauche allié à la droite

Au sujet du «florentin» Jean-Paul Alduy, maire de Perpignan de 1993 à 2009 et créateur de son agglomération, Jacques Molénat décrit un «libéral libertaire flamboyant qui a longtemps réussi à embobiner la droite catalane». L’auteur rappelle les jeunes années d’un fils de maires parti à Paris, qui «lit Marx et Hegel, s’initie aux luttes sociales, enfourche sa moto pour aller répartir entre ses camarades les exemplaires d’Informations ouvrières». Finement renseigné, il fait parler l’ex-élu : «À l’opposé du clientélisme reproché à mon père, j’avais fait mienne la règle de l’impartialité.» Le portrait d’Alduy par Molénat, le plus fouillé parmi les quelques personnalités du Pays Catalan abordées, résume un profil dans un style simple : «son cœur est à gauche, son engagement au centre, ses alliances à droite».

Le livre «Notables, trublions et filous» paraîtra le 25 mai.

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