La Clau
Espagne: le Partido Popular vote une loi sécuritaire très contestée

« Aberration juridique », « retour de l’état policier » et « open bar pour la police » sont quelques-unes des expressions entendues dans l’hémicycle du Parlement espagnol ce jeudi 11 décembre, après que tous les groupes parlementaires aient dénoncé unanimement le vote par le Partido Popular de Mariano Rajoy de la loi de sécurité citoyenne. Tous ont d’ailleurs promis d’abroger la loi en cas de changement de majorité à l’automne prochain. Le point le plus controversé du texte est la transformation de certains délits, auparavant sanctionnés par le code pénal, en amendes administratives. Le but évident est d’éviter le code de procédure pénale et les protections judiciaires qu’il implique. Ainsi, des fautes de légères à très graves seront sanctionnées par des amendes allant de 100 à 600.000 euros. La loi renforçant le pouvoir de la police pour attester de ces fautes, sans contrôle, l’arbitraire pourrait être la règle. Par exemple, le fait de manifester devant le Parlement, le Sénat et les parlements régionaux sera considéré comme une faute grave, sanctionnée par une amende entre 600 et 30000 euros, alors que le fait de » manquer de respect et de considération » à un membre des forces de l’ordre sera sanctionné par une amende de 100 à 600 euros.
L’autre article polémique suscitant l’indignation légalise le raccompagnement immédiat des immigrants illégaux tentant de sauter la clôture des enclaves en territoire marocain de Ceuta et Melilla, livrant ceux-ci à la brutalité policière marocaine, maintes fois dénoncée.

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