20.000 persones ont répondu à l’appel du Parti Socialiste de Catalogne (PSC), ce jeudi soir au palau Sant Jordi de Barcelone, lors du grand meeting de fin de campagne du candidat José Montilla. A l’approche des élections du Parlement de Catalogne, qui se déroulent dimanche, l’actuel président du gouvernement catalan, qui postule à sa réélection, a envoyé une série de scuds politiques à l’endroit de son adversaire Artur Mas, présenté par la coalition centriste et nationaliste catalane Convergence et Union (CiU). M. Montilla n’a pas hésité à avertir l’electorat contre un éventuel « tsunami » de CiU, lors d’une soirée dont le mot d’ordre, scandé par une partie de l’assistance, était « No pasarán ». Le choix de cette expression employée par les républicains espagnols des années 1930 face aux troupes du général Franco a rendue évidente la stratégie du PSC, qui semble jouer sa dernière carte en tentant d’affubler CiU d’intentions très droitières. Le fondateur de CiU, Jordi Pujol, précédemment emprisonné par la régime totalitaire de Franco, aura eu des raisons d’être surpris par une interprétation de l’histoire, qui signale un désespoir électoral du PSC. Le parti avait d’ailleurs invité le premier ministre espagnol José Luis Rodríguez Zapatero et son prédécesseur, Felipe González, pour sauver le soldat Montilla. L’introduction du schéma bipolaire gauche-droite dans le débat sud-catalan, tout autant porté sur le critère du degré d’autonomie du territoire, a comporté plusieurs phrases assassines, dont « no pasarán (…) car la Catalogne n’est pas de droite ». Le candidat, encouragé par les siens, a insisté sur la nature « socio-démocrate » de sa candidature, afin de pouvoir séduire les sensibilités centristes, à quelques heures d’une échéance probablement fatale. Dans la pratique, la candidature socialiste sud-catalane, qui se veut de gauche, se situe ainsi un cran plus à droite que le Parti Socialiste Français.
