La Clau
EAS Perpignan : à qui aurait profité le « crime » ?

La Clau : «Harcèlement moral», «Nombre d’heures dépassé», «Arrêts maladie en surnombre» sont les griefs portés à l’encontre d’EAS. Qu’en est-il ?

Philippe Chabalier : j’ai découvert des allégations vendredi 2 juin, après une parution sur Internet contenant des informations que j’ignorais totalement. Deux jours plus tôt, la réunion de notre comité d’entreprise avait été extrêmement cordiale. Je ne comprends toujours pas. Ce mercredi 7 juin, nos représentants syndicaux ont signalé que des affirmations erronées continuent de circuler. Nous sommes face à une plainte sans auteur. Nous ne savons pas qui est concerné, personne n’a été informé ni convoqué. Il est même question de « mise en danger de la vie d’autrui » alors que nous sommes audités une cinquantaine de fois par an par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) ! C’est surprenant.

Mercredi 7 juin, deux représentants CGT chez EAS, Frédéric Duhamel et Philippe Burtet, déclaraient «On ne se reconnaît pas dans cette plainte» et «Ils se servent de la boîte pour attaquer un candidat». Qui a provoqué cette situation insensée ?

Romain Grau ne se met pas en avant en tant que dirigeant d’une belle entreprise comme la nôtre, à laquelle il fait beaucoup de bien. Dans sa campagne électorale pour la députation, il n’utilise pas EAS pour son image, malgré avoir repris cette entreprise à bout de bras, avec moi, en 2014. Bon, cela tombe juste avant l’élection, ça m’interpelle. On ne sait pas qui a porté plainte, on est dans la nébuleuse anonyme et l’attaque est imprécise, mais le timing des événements interroge tous les esprits.

En Roussillon, 800 personnes dépendent directement ou indirectement d’EAS. Qui a intérêt à menacer des familles entières ?

Aucune personne avec un cerveau normalement fait n’a intérêt à fragiliser notre entreprise, promise à un avenir intéressant. Avec Romain Grau, nous l’avons reprise en état de mort cérébrale. Ce qui se passe est assassin. J’ignore à qui cela profite, mais c’est politique. D’ailleurs, on ne me cite pas moi, mais Romain Grau. C’est quand-même étrange !

L’appétit de buzz est la faiblesse d’une presse traditionnelle en manque d’informations réelles ?

Dans le contexte de la campagne pour les élections législatives, affirmer « J’ai une info sulfureuse sur un candidat En Marche ! » alimente une vantardise évidente. Sans recul, sans vérifications. Je suis surpris que personne ne m’ait appelé, car je suis le PDG d’EAS, avant de publier quoi que ce soit. Il y a un problème de sources journalistiques et il existe des gens qui ont intérêt à en déstabiliser d’autres. Pour nous, l’enjeu est de sécuriser notre activité et nos clients, en laissant le buzz aux autres.

Entretien Esteve Valls

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