La Clau
Départementales en Pays Catalan: une amnésie politique

Comme tous les scrutins, les élections départementales des Pyrénées-Orientales comportent incongruités, stratégies surprenantes et oublis volontaires. La caractéristique majeure est la généralisation du parachutage, car les candidats n’habitant pas le canton où ils postulent sont nombreux. La gauche sortante élimine ses étiquettes de ses supports de communication généraux, le centre et la droite inversent l’image du Canigou et Louis Aliot, vice-président du Front National, présente l’offre d’extrême droite à laquelle il ne participe pas. Parmi les cas insolites, le conseiller général du futur ex-canton de Saillagouse, Georges Armengol, anciennement UMP, est désormais placé sous l’ombrelle du Parti Socialiste, avec le slogan apolitique « La proximité au service de vous tous« . Le conseiller de la Salanque, José Puig, tantôt membre du Modem tantôt apparenté, avait profité du soutien socialiste en 2010. Cette formule est reconduite, car le PS ne lui oppose aucune concurrence. Le maire de Sorède, anciennement Modem, supplée la candidature PS dans le canton Albères-Vallespir. Mais en septembre 2013, face à la recomposition de la carte électorale, il ne pouvait « accepter d’aucune manière la disparition d’un trait de crayon de l’entité Albères ». Il ajoutait « Je suis naturellement contre le rattachement de ma commune au canton de Céret« . Autre cas singulier, Gérard Doz, le candidat socialiste dans le canton Perpignan 1, quartier du Vernet, fait campagne avec le slogan « Jo sóc Charlie » (je suis Charlie).

Un candidat vexé change de camp en moins d’un an

Dans le canton Albères-Vallespir, les PS sortants Robert Garrabé et Martine Rolland sont inquiétés par Alexandre Puignau, présenté par l’UMP, l’UDI et Convergence Démocratique de Catalogne (CDC), dont il est membre. Maire de la commune des Cluses, ce candidat devrait mordre dans les deux camps, avec un binôme, Brigitte Ferrer, numéro 4 de la mairie de Céret, teintée de gauche œcuménique. Mais Jean-Pierre Brazès, candidat UMP-UDI-CDC aux élections municipales de Céret, est entré dans la course tardivement, le 14 février. Ce membre de l’Union des Démocrates et Indépendants (UDI) se lance dans la dissidence car l’UMP des Pyrénées-Orientales lui préfère un « candidat du parti indépendantiste catalan, lié à une binôme conseillère municipale d’une commune de gauche ». Vexé, il criminalise le puissant parti centriste siégeant à Barcelone, titulaire de 48.000 adhérents en 2015, le double de l’UDI. Appréciant le soutien de CDC il y a moins d’un an, il sollicite des suffrages, au risque de l’inconstance. A la fédération de CDC dans les Pyrénées-Orientales, on balaie cette candidature fortuite en évoquant un « candidat peu crédible » qui n’est « pas soutenu par son parti », tout en supposant un téléguidage de M. Garrabé.

Annuaire des candidats aux départementales 2015 en Pays Catalan

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