La Clau
Contre-publicité nationale pour Yves Barniol, maire d’Elne

Le maire sans étiquette d’Elne, Yves Barniol, est placé contre son gré sous les projecteurs de l’actualité nationale par son prédécesseur, Nicolas Garcia. L’ancien élu communiste, qui a occupé le poste de premier magistrat de 2001 jusqu’à mars dernier, s’est exprimé sur son blog, le 29 septembre. Son propos visait la majorité municipale, qui a écarté huit noms de femmes associées à diverses formes de résistance, choisis pour un futur lotissement appelé « Les Portes d’Illibéris ». Ces noms, sélectionnés par l’ancienne équipe communiste peu avant les municipales, sont ceux de Madeleine Fillols, Lucie Aubrac, Geneviève De Gaulle-Anthonioz, Martha Desrumaux, Lise London, Mère Teresa, Rosa Parks et Olympe de Gouges. A ces personnalités françaises, catalanes ou américaines, la nouvelle majorité préfère des pics du pays, comme « Canigou », « Frontfrède », « Carlit » ou encore « Costabonne ».

Le maire, pris dans le tourbillon de l’information

Le choix municipal, répercuté jeudi 2 octobre par France Bleu Roussillon et France 3, a atteint France Inter et l’Agence France Presse, vendredi 3 octobre. Les faits deviennent une affaire, parfois proche de l’inhumanité. Nicolas Garcia, pour lequel la décision de la mairie est « inacceptable » et fera « réagir les associations de résistants, de déportés, de défense des droits des femmes », ne se trompe pas. Vendredi 3 octobre, la députée Marie-George Buffet et la sénatrice Laurence Cohen, toutes deux communistes, se sont déclarées « scandalisées », sur un communiqué commun. Le Figaro Madame, qui n’est pas réputé de gauche ni misogyne, titre « Un maire préfère des noms de montagnes à ceux de femmes pour ses rues » et évoque une « polémique villageoise », bien qu’apparue principalement ailleurs. L’élue en charge de la communication, Nadine Julian, assure que les noms de rues éludés « seront éventuellement attribués aux rues d’un prochain lotissement d’Elne ». A l’heure du buzz, les dominos médiatiques accentuent la pression sur Yves Barniol, personnalité bien plus spontanée qu’idéologue. Son rival estime que « vu l’émoi déclenché par cette histoire », le premier magistrat « peut encore reculer ».

Réactions : « Yves Barniol et le PS local n’aiment pas les résistantes » (Farid Mellal, ex-conseiller municipal de Cabestany).

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