La Clau
Comme le FN, Josep Anglada nie être d’extrême-droite

La stratégie adoucissante du Front National (FN), soulignée par une image policée et un style en rupture avec les outrances de Jean-Marie Le Pen, est aussi celle de Plataforma per Catalunya (PxC). Tout comme Marine Le Pen, qui définit désormais sa formation comme un « parti patriote » et « national-populiste », en refusant le qualificatif d’«extrême droite», le parti catalan fondé en 2002 veille à son étiquetage politique. Son président, Josep Anglada, organisateur de manifestations contre l’implantation de mosquées, communique habituellement sur un mode ouvertement xénophobe, résumé par une vidéo de campagne, produite en 2011, pour un résultat de 75.000 voix dans l’ensemble de la Catalogne du Sud. Mais la mobilisation barcelonaise du 12 octobre et ses groupes franquistes ou néo-nazis invitent M. Anglada à se démarquer, en affirmant que PxC « n’a rien à voir avec l’ultra-droite présente en Espagne ». Cette affirmation, prononcée le 17 octobre sur la chaîne madrilène Telecinco, rapproche les contextes, car l’affirmation, discrète mais réelle, de groupes revendiquant un néo-fascisme, notamment à Perpignan, situe de facto le FN parmi les modérés.

« D’abord, les gens d’ici »

Josep Anglada, dont l’immigration est le sujet de prédilection, puise son programme politique dans le simple respect des lois, car celles-ci « doivent être respectées par tous, les autochtones et les gens de l’extérieur (…) si les personnes venues de l’étranger ne veulent pas respecter nos lois, qu’elles s’en aillent dans leur pays, un point c’est tout ». Dans un parallèle à l’ancien slogan FN « Les Français d’abord », Plataforma per Catalunya, qui dispose de 67 conseiller municipaux, emploie la phrase « Primer, els de casa » (D’abord, les gens d’ici), que son président estime justifiée et renforcée par la crise.

A Perpignan, une rue pour un homonyme

Le quartier Saint-Jacques de Perpignan contient fortuitement une rue Joseph Anglada, du nom d’un éminent professeur de médecine né à Céret en 1775. Ce membre de l’Académie Nationale de médecine, professeur de médecine légale et de chimie à la Faculté des Sciences de Montpellier, formé à Paris, est l’auteur d’un Traité sur les eaux minérales. Cet ouvrage, reconnu comme le plus complet consacré aux ressources du Pays Catalan, a précédé un Traité de toxicologie, du même auteur, né Joseph-François, mort en 1833.

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