La Clau
Ce Perpignan chic qui a voté majoritairement FN

Le résultat des élections municipales de Perpignan, remportées par le maire sortant, Jean-Marc Pujol, fait réagir le futur chef de l’opposition, Louis Aliot, qui s’estime porteur d’un « vote d’espoir et de renouveau« . Les 12 futurs conseillers municipaux FN affirment vouloir défendre des « valeurs traditionnelles et républicaines, de la famille, d’un strict respect de la laïcité (…) d’une grande ambition pour notre cœur de ville ainsi que d’un véritable projet économique au service de nos jeunes ». Mais l’extrême droite se prépare aussi à insister sur des conquêtes, comme celle du bureau de vote du Pôle Scolaire Claude Simon, dans le canton Perpignan 7. Les urnes y ont recueilli 21 voix d’avance pour M. Aliot, à 50,65 %, contre 49.35 % pour M. Pujol, pour un total de 2398 inscrits et 1745 votants. Ce Perpignan de la périphérie chic, éloigné des problématiques du centre, est sorti de terre dans les années 2000, près de la route de Canet. Aisée voire très aisée, principalement résidentielle, cette zone sans insécurité significative ni mixité culturelle et sociale, jalonnée de villas ceinturées, a vraisemblablement exprimé la crainte d’une extension de la tension des quartiers historiques. Après consultation des chiffres de la présidentielle de 2012, ce secteur permet d’identifier des transferts électoraux, du PS et de l’UMP, vers le Front National.

Belliard se prépare, l’UDI sera vigilante

De son côté, l’ancienne tête de liste de « Place aux Perpignanais(e)! », Axel Belliard, membre du Parti de Gauche, invite le maire à « changer de politique afin de répondre enfin aux graves problèmes qui gangrènent notre ville ». La conclusion du scrutin ne le « réjouit en rien« et l’échec de la gauche lui paraît être le fruit des « incohérences du PS au niveau national et de guerres d’égos sur le plan local ». Avouant que la gauche n’est plus une « alternative crédible aux yeux des Perpignanaises et des Perpignanais », il encourage à la « reconstruire« , en se positionnant comme acteur de ce chantier. Comme Louis Aliot, Axel Belliard pense fermement à la prochaine échéance municipale, prévue en 2020, tandis que l’Union des Démocrates et Indépendants (UDI), partenaire de Jean-Marc Pujol, souhaite d’abord que l’équipe majoritaire sache « tenir compte » des responsabilités prises lors du scrutin « au centre » et « à gauche ». Au nom du parti de Jean-Louis Borloo, la sixième membre de la liste gagnante, Nathalie Beaufils, estime nécessaire de « s’adresser aux nombreux Perpignanais qui ont exprimé leur colère, leur inquiétude » et juge que le Front National ne « peut répondre à leurs préoccupations ». Pour la formation centriste, le mandat à venir cela celui de la « grande responsabilité ».

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