La Clau
Barcelone : un parti musulman aux élections de 2014

Le parti politique musulman Catalunya Òmnium, fondé en octobre 2011, présentera sa candidature lors des prochaines élections du Parlement de la Catalogne, en 2014. Les dirigeants de cette formation, qui regroupe principalement des ressortissants marocains et pakistanais, souhaitent ainsi attirer un vote musulman sud-catalan, pour « défendre (…) la foi et la liberté de culte », en utilisant le latinisme « Omnium », qui signifie « de tous », tout en visant les 500.000 musulmans sud-catalans, parmi 7,5 millions d’habitants. Selon le porte-parole Rachid El Attabi, propriétaire d’une boucherie halal barcelonaise, il s’agit aussi de « défendre nos droits dans le cadre des lois en vigueur en Espagne », car les « musulmans catalans » ne sont « ordinairement jamais représentés au sein des partis traditionnels ». Cette revendication pourrait également trouver une traduction concrète lors des élections municipales, habituelles propices aux partis minoritaires. Lors de cette échéance, en 2015, plusieurs villes de la ceinture barcelonaise, dont Terrassa, Santa Coloma de Gramenet, Rubí et Badalona, pourraient comporter une entrée de Catalunya Òmnium dans leurs conseils municipaux. Cette éventualité se porte aussi sur la ville de Salt, dans l’agglomération de Girona, ou El Vendrell, Tortosa et Reus, dans la province de Tarragona.

Craintes de transfert du schéma marocain en Espagne

En juin 2011, l’ancienne ministre socialiste espagnole des Affaires étrangères et de la Coopération, Trinidad Jiménez, annonçait l’instauration prochaine du droit de vote, aux élections municipales, pour les ressortissants marocains établis en territoire espagnol. Cette mesure aurait eu un caractère de réciprocité, car la nouvelle Constitution marocaine permet aux étrangers, particulièrement les Espagnols, de voter aux élections locales marocaines. Mais la signature d’une convention appropriée est mise en suspend, suite à l’alternance politique de fin 2011, comportant l’arrivée au sommet du droitier Partido Popular au sommet de l’Etat espagnol. La crainte sous-jacente est fondée sur la proximité géographique entre l’Espagne et le Maroc, renforcée par les technologies de communication, pouvant susciter un mimétisme. L’électorat marocain pourrait ainsi chercher une équivalence au Parti de la Justice et du Développement, formation islamo-conservatrice, vainqueur des élections législatives marocaines de 2011.

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