La Clau
Aliot juge le monopole de la Dépêche du Midi «pratiquement hors-la-loi»

Le vice-président du Front National, Louis Aliot, s’en prend au paysage médiatique de la région «Occitanie» et des Pyrénées-Orientales. Le chef de l’opposition à la mairie de Perpignan était interrogé le 28 avril sur RMC et BFMTV au sujet de la campagne pour l’élection présidentielle. En référence à la candidate Le Pen, il a déclaré « il y a des lignes éditoriales, elles sont toutes, ou pratiquement , anti-Marine, anti-Front National. C’est leur choix ». M. Aliot a poursuivi, au sujet du journal L’Indépendant, édité à Perpignan, passé sous la coupe de la Dépêche du Midi en 2014 : « C’est Baylet, malheureusement. Il a le monopole, le monopole de la presse écrite régionale (…) quelque chose qui me paraît, moi, hors-la-loi, pratiquement ». Le leader d’extrême droite évoquait ainsi Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du territoire et actionnaire principal du groupe la Dépêche. Ce cumul de fonctions serait probablement dénoncé par l’intelligentsia nationale s’il s’agissait d’un groupe de presse parisien.


Un seul et unique journal à Perpignan

Le propos de Louis Aliot comporte sa part dévastatrice et inconvenante, car il signale une donnée objectivement réelle, doublée d’une observation juste. En effet, si plusieurs titres de presse cohabitent par évidence à Paris, Marseille et même Girona, ville de 96.000 habitants, Perpignan, cité aux 117.000 âmes, ne dispose que d’un seul journal, l’Indépendant. Il en découle au quotidien une sélection, une hiérarchisation et une interprétation uniques des faits d’actualité, dans le cadre d’un monopole tout provincial. En marge, la presse digitale des Pyrénées-Orientales, inégale en qualité comme en cadence, parfois acquise aux appareils politiques, reste minoritaire, tandis que cinq hebdomadaires font jouer la pluralité. Ces publications sont La Semaine du Roussillon, le Travailleur Catalan, la Croix du Midi, le Journal Catalan et le Petit Journal.

Historiquement, le Pays Catalan a connu une presse quotidienne ou pluri-hebdomadaire plurielle, à la faveur de sa variété politique et de son dynamique économique. De 1869 à 1963, du républicanisme à l’extrême droite parfois monarchiste y sont notamment parus Le Canigou, le Journal du Parti radical de l’arrondissement de Prades, L’Echo du Roussillon, Le Roussillonnais, le Drapeau Français, l’Organe républicain unioniste des Pyrénées-Orientales, Le Roussillon, Le journal de défense sociale et religieuse ou encore le Journal royaliste.

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