La Clau
Aliot et Ménard déjà rivaux pour la conquête de la région “Occitanie” en 2022

Vainqueur pour la première fois des élections municipales de Perpignan le 28 juin, avec 53,07 %, Louis Aliot livre une concurrence à Robert Ménard. Le maire de Béziers, vainqueur pour la deuxième fois, le 15 mars, a obtenu 68,74 %, puis a remporté l’agglomération Béziers-Méditerranée, le 16 juillet. Le premier est un grand défenseur de son parti, le Rassemblement national (RN), et de sa présidente, Marine Le Pen. Le second, soutenu par le RN aux municipales, estime que l’ex-compagne de Louis Aliot est dépassée, trop marquée et trop “clivante”. Il lui préfère Marion Maréchal, qui “incarne la volonté de s’entendre » entre le RN et Les Républicains, selon sa propre méthode de rapprochement des droites. R. Ménard a tranché le 18 juin : « Marine Le Pen, je la trouve courageuse, je la trouve opiniâtre, je lui trouve une énergie, mais elle ne sera pas le prochain chef de l’État ».

Une opposition de fond sur le rôle du RN

Tandis que l’ancien journaliste envisage le RN comme une force à dépasser, Louis Aliot appréhende son parti comme socle des candidatures d’extrême droite, notamment aux municipales. Mais l’opposition entre les deux hommes se révèle autour du soutien, déjà ancien, de R. Ménard à L. Aliot, illustré par une visite le 11 juin à Perpignan. Sur une vidéo privée datant du 20 juillet, diffusée ce lundi 27 juillet sur BFMTV, le Biterrois affirme «Louis Aliot me doit en partie sa victoire, et il le sait (…) S’il n’y avait pas eu Béziers comme modèle, les gens à Perpignan (…) n’auraient pas fait confiance à la méthode qui était la sienne ». Louis Aliot a vite réagi : «Ça fait 10 ans que je travaille pour gagner et sans Marine Le Pen et le RN, pas de réussites possibles» (…) À éviter donc : perdre le sens des réalités en nourrissant son ego».

Cette anicroche révèle une grande divergence stratégique pour les élections départementales et régionales, en 2021, et la présidentielle, en 2022. Louis Aliot a totalisé 33,87% aux élections régionales de 2015 en régjon “Occitanie”, contre 44,81% pour la socialiste Carole Delga. Depuis, l’effondrement de la droite traditionnelle et le mirage de la République en Marche ont assis un panorama de convoitises.

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