Les plaies de la Guerre d’Algérie ne sont toujours pas refermées, soixante après la fin du dernier grand conflit concernant la décolonisation française. Samedi 19 mars est organisé un rassemblement des ”Harkis et de leurs Amis”, au camp de Rivesaltes, de 10h à 16h. Cette association choisit ce site inhospitalier car il constitue un “haut lieu de notre internement, pour le seul crime commis, le choix du drapeau bleu, blanc, rouge”, détaille son représentant en Pays Catalan, Hocine Louanchi. Les personnes sensibles à la cause harki sont attendues face au mémorial harki du camp, situé dans la commune de Salses. Pendant et après la guerre d’Algérie, le camp de Rivesaltes est effet devenu le principal camp d’accueil des Harkis, qui ont été 22 000 à y passer entre 1961 et 1964.
“Alerter les politiques”
Une nouvelle fois, les harkis, soldats algériens musulmans placés au service de la France et de sa stratégie géopolitique, souhaitent se mobiliser pour “alerter les politiques sur une loi de réparation qui devrait être à la hauteur de nos souffrances”. Les Harkis constitués en association attendent du Président de la République, Emmanuel Macron, une réparation historique visant à modifier la date officielle de la fin de la Guerre d’Algérie. Cette évolution serait un geste de considération envers les combattants sacrifiés par leurs frères de sang et exclus de l’Histoire française. Une semblable démarche a été entreprise sans effet, en 2016, à l’endroit de François Hollande, prédécesseur d’E. Macron.
Chaque année, la journée du 19 mars 1962 fait l’objet d’une polémique entre ceux qui célèbrent la date du cessez-le-feu en Algérie, mettant théoriquement fin à une guerre douloureuse, et les associations refusant cette commémoration qui correspond au début de représailles sanglantes à l’encontre des Pieds-noirs et des Harkis.
