La Clau
A Perpignan, fin de la guerre des bus en 2015

La grande mésentente entre les deux réseaux de transport scolaire des Pyrénées-Orientales, née en 2004 de la guerre intestine entre les présidents du Conseil général des Pyrénées-Orientales (CG) et de Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération (PMCA), Christian Bourquin et Jean-Paul Alduy, se termine. Leurs successeurs, Hermeline Malherbe et Jean-Marc Pujol, ont tenu une réunion fort cordiale, à Perpignan, le 24 septembre. Sans la défiance d’autrefois, les deux élus ont clos la bataille de la compensation financière exigée au CG par PMCA. Le montant, dû mais longtemps contesté par le CG, fixé à 6,4 millions d’euros par an selon un arrêté préfectoral de 2004, est accepté par les deux parties à hauteur de 4,97 millions annuels. Pour la période comprise entre 2011 et 2014, PMCA percevra ainsi un solde de 19,433 millions d’euros, au titre de la gestion de son propre réseau de transport scolaire, sur son territoire, inséré dans le périmètre du CG. Les avancées sont « imminentes », soulignait l’Agglomération mardi 4 novembre, avant d’annoncer la « mise en cohérence » et la « complémentarité des deux réseaux ». La billettique et les informations fournies aux passagers seront communes. Le Conseil communautaire de lundi 3 novembre a comporté l’adoption, à l’unanimité, d’un point consacré à ce dossier.

10 ans de rivalités et 8 millions d’euros pour le contribuable

En décembre 2004, un arrêté de la préfecture des Pyrénées-Orientales définissait les conditions du transport scolaire au sein du périmètre de PMCA, alors composé de 17 communes, contre 36 dans l’actualité. Le texte fixait à 6,4 millions la contribution du Conseil général vers l’Agglomération. En février 2005, le Conseil général avait contesté cet arrêt devant le tribunal administratif de Montpellier et contraint de fait l’Agglomération à financer, dès septembre, le transport scolaire sur son territoire. Entre rejets, appels, interjections et recours au Conseil d’Etat, la querelle lassante a fini par illustrer la profondeur des tranchées politiques du Pays Catalan. Elle a mis en évidence les doublons de collectivités locales, sur certaines compétences. L’accord passé entre les deux institutions souligne au passage que la crise économique impose l’union et le dépassement des clivages, y compris concernant le Front National, qui siège à PMCA. Il met fin à une dépense annuelle de 800.000 euros, soit 8 millions en dix ans, à la charge des contribuables, en raison de doublons de parcours de bus. Sur une ingénierie frappée au coin du bon sens, les lignes adopteront les trajectoires les plus droites.

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