La Clau
25 ans de prison pour le leader indépendantiste Oriol Junqueras: tempête en vue en Espagne

A l’issue de plusieurs semaines de délibérations, le parquet espagnol a requis 25 ans de prison, ce vendredi 2 novembre, à l’encontre du leader indépendantiste catalan Oriol Junqueras. Celui-ci est accusé d’avoir fomenté et mis en place le référendum polémique du 1er octobre 2017, visant à déterminer l’opinion populaire au sujet de la souveraineté catatane. Cette consultation, soutenue par le gouvernement catalan, avait été réprouvée par le gouvernement espagnol. Président de la Gauche Républicaine de Catalogne (ERC), première formation politique du territoire selon l’intégralité des sondages, O. Junqueras se voit reprocher un « délit de rébellion ». Le ministère public espagnol établit la peine des autres prisonniers politiques catalans à 16 et 17 ans de détention Cette sanction concerne notamment l’expresident de la puissante organisation Assemblée Nationale Catalane (ANC), Jordi Sànchez, et le président de la puissance association citoyenne Òmnium Cultural, Jordi Cuixart, tout comme l’ancienne présidente du Parlement de Catalogne, Carme Forcadell. Pour sa part, l’ancien chef de la police catalane, Josep Lluís Trapero, écoper une sanction de 11 ans d’emprisonnement.

Problème en vue au sommet du gouvernement espagnol

Ces sanctions ont fait réagir promptement le président du gouvernement catalan, Quim Torra, membre de la formation Parti Démocrate (PDECat), partenaire du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, au Congrès des députés espagnols, à Madrid. M. Torra accuse M. Sánchez de complicité avec la « répression » et d’éviter toute « solution politique » à la problématique catalane. Il promet, avec son parti, de ne pas valider la feuille de route financière de l’Espagne pour 2019 : « Nous ne voterons jamais pour ces budgets », a-t-il lancé lors d’une comparution télévisée, ce vendredi soir. ERC manifeste la même intention au travers du vice-président catalan, Pere Aragonès : « nous n’avons vu aucun geste ni aucun mouvement de la part du Gouvernement de l’Etat. Il n’hi aura donc aucun geste de notre part ».
Ce nouvel épisode du conflit catalano-espagnol laisse entendre une instabilité au faîte du gouvernement espagnol. Le 11 octobre, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sánchez et la formation de gauche radicale Podemos, dirigée par Pablo Iglesias, ont signé un accord de 50 pages portant sur le budget 2019. La vingtaine de voix manquant à ce dossier capital devait notamment provenir des partis nationalistes catalans, ERC et le PDECat.

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