La Clau
Perpignan : un nouveau président pour le parti Unitat Catalana

Le parti politique Unitat Catalana, fondé à Perpignan en 1986 dans la continuité des formations autonomistes d’extrême-gauche apparues à la fin des années 1960, a élu un nouveau président au profil de centre-droit, le 19 octobre à Rivesaltes, au Nord du Roussillon. A 69 ans, le conseiller municipal de Perpignan Jaume Roure, fondateur du parti, cède la présidence à Brice Lafontaine. Ce sapeur-pompier professionnel âgé de 31 ans était jusqu’à présent secrétaire général du parti, chargé des relations avec la Catalogne du Sud et, à l’échelle européenne, avec l’Alliance Libre Européenne, représentée au Parlement européen. Politiquement né en 2005 aux côtés du Président Jacques Chirac, que le jeune militant a interpellé au sujet de l’avenir de la langue catalane, l’héritier du catalanisme historique du Pays Catalan a figuré en qualité de suppléant de la candidate du Mouvement Démocrate, Christine Espert, lors des élections législatives de 2012.

L’équivalent corse est la 3e force politique de l’île

Fortement pressenti pour figurer sur la liste du maire UMP sortant de Perpignan, Jean-Marc Pujol, à l’occasion des élections de mars 2014, le nouveau président, qui s’est entouré d’une équipe rajeunie, reçoit la tâche de dépoussiérer l’image d’Unitat Catalana et de développer la montée en gamme du parti, inscrit dans un territoire particulier à l’échelle hexagonale. En effet, à la différence de la Corse, du Pays Basque et de la Bretagne, la Catalogne du Nord, qui correspond au département des Pyrénées-Orientales, reste la seule région historique de l’Hexagone sans représentativité forte de l’idée territoriale, ailleurs appelée nationaliste ou régionaliste. A titre comparatif, la coalition Femu a Corsica (Faisons la corse), fondée en 2010, constitue la troisième force politique de l’Assemblée de l’île, grâce à ses 11 conseillers territoriaux. Refondre l’idée territoriale, séduire par la modernité de Barcelone, éviter les seules références identitaires ou linguistiques et reformuler un message souvent perçu comme folklorique constituent le chantier amorcé à Perpignan.

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