La Clau
Perpignan célèbre Raoul Dufy et boude Gustave Violet

Dans le cadre de sa réouverture en 2017 après trois ans de travaux et une envergure prestigieuse et internationale visée par la mairie, le Musée Rigaud réussit son pari. Cet espace d’art a choisi le peintre Raoul Dufy pour attirer le public à l’occasion de son actuel grand événement estival. Depuis son inauguration, en juin dernier, l’exposition « Raoul Dufy, les ateliers de Perpignan – 1940 -1950 » a attiré 10 170 visiteurs. L’hôtel de ville nous fait part d’un « vrai succès pour cette exposition qui réunit pour la première fois un ensemble aussi significatif des ateliers à Perpignan de Raoul Dufy ». Dans cette exposition transparaissent les cures thermales de l’artiste à Vernet-les-Bains, au Boulou et à Caldes de Montbui. Cette réalisation fort appréciée suit la grande exposition « Picasso Perpignan, le cercle de l’intime 1953-1955 », qui a retracé en 2017 la chronologie des séjours du peintre espagnol dans l’hôtel particulier de la rue de l’Ange, qui abrite le musée. L’été 2019, on y verra un parcours d’oeuvres des sculpteurs Aristide Maillol et Auguste Rodin, pour enfoncer le clou de la réussite.

Négligé à Perpignan, l’artiste Gustave Violet se « réfugie » à Sitges

En-deçà du succès et à l’heure des circuits courts, les réflexes du XXe siècle imposent la méfiance du Musée Rigaud envers les artistes catalans non reconnus à Paris. Le fabuleux sculpteur et architecte Gustave Violet, homme du pays s’il en est, est ainsi symboliquement réfugié au musée Maricel de la ville de Sitges, le temps d’une exposition d’été. Cet ensemble de 104 pièces, intitulé « Art, pensée et territoire », souligne la modernité de l’art roussillonnais en marge de l’oeil centralisé de Paris. Incluant notamment les artistes Etienne Terrus, Aristides Maillol, Louis Bausil et Marcel Gili, visible jusqu’au 21 octobre, il démontre la pérennité d’une oeuvre négligée à Perpignan, où le grand artiste né à Thuir en 1873 a fini ses jours en 1952. Intellectuellement provinciale, la capitale du Roussillon n’expose pas Violet car celui-ci n’a jamais été validé par Paris.

… et à Prades

La ville de Prades expose également Gustave Violet, en partenariat avec la maison d’éditions Terra Nostra. Jusqu’au 30 septembre, 70 œuvres sont présentées, issues de prêts effectués par 22 collectionneurs privés. Cet ensemble est visible à l’espace Martin Vivès.

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